Les quelques revendeurs de ciment et de matériaux de construction que nous avons rencontrés hier sont pratiquement au chômage partiel en ces journées de jeûne.
L’arrêt des chantiers et l’inertie qui frappe les organismes constructeurs ont généré une instabilité du marché du ciment dont le prix a connu une baisse considérable d’environ 50% ,
atteignant 450 DA, après qu’il ait atteint la barre des 1000 DA le sac de 50 kilos.
«La baisse des prix du ciment trouve son origine dans l’arrêt des chantiers. Il y a également l’excédent des stocks», nous révèle un commerçant gérant un dépôt sur les hauteurs d’Alger, à Chéraga
Ce dernier explique que «l’absence de demande et les quantités stockées ont conduit à une baisse des prix et les revendeurs sont forcés d’écouler leurs stocks à défaut d’une pert
énorme préjudiciable aux opérateurs de la filière». Durant la tournée qui nous conduira chez plusieurs revendeurs, les mêmes arguments sont avancés, de même quant à la situation de ce marché qui n’a pas connu de chute depuis fort longtemps, malgré les interventions des autorités et les importations massives entreprises ces dernières années
«Cette baisse a commencé depuis le début du mois de Ramadhan et risque de perdurer pendant quelques jours encore», nous explique un patron, ajoutant que l’inertie frappe de plein fouet le secteur de la construction. «Les maçons sont pratiquement à l’arrêt et aucun d’eux ne veut travailler durant le mois sacré du Ramadhan.
Idem pour les autres professions du bâtiment, dont on peut citer les électriciens et autre manœuvres». Une inertie qui a conduit à l’arrêt partiel ou total des chantiers de construction.
«Il faut vous dire que la baisse des prix actuels va profiter aux spéculateurs qui se constituent par groupe pour acheter des petites quantités auprès des revendeurs à dessein de les stocker et les revendre une fois le Ramadhan passé», prévient toutefois un revendeur qui ajoute que «la marge bénéficiaire est faramineuse lorsqu’on sait que les sachets qu’ils achètent à 450 DA seront revendus à hauteur de 1000 DA, soit un peu plus du double».
D’autres professionnels avouent par contre que la tension sera de retour après le mois de carême. Omar Baki, directeur des ventes à Algérie Cement Company (ACC), filiale d’Orascom, a évoqué un éventuel déficit en ciment devant surgir durant les derniers mois de 2010. La cause serait, selon lui, la baisse de production au niveau des cimenteries gérées par l’Etat.
Anciennes, dit-il, il faut souvent recourir à leur maintenance et cela provoque des arrêts dans la production pour un certains temps.
D. Mentouri