Selon des sources crédibles au niveau de l’inspection du travail, il a été enregistré, durant l’année écoulée, plus de 800 accidents de travail générant le décès de plus de 50 travailleurs au niveau des sociétés privées et autres étrangères activant principalement dans les secteurs de la construction et des travaux publics.
Devant ce constat effarant, ajoute notre source, des mises en demeure ont été adressées aux responsables de ces entreprises afin d’assurer et de protéger leurs travailleurs, de se conformer au strict respect des normes sécuritaires et, enfin, de mettre fin à certains dépassements sortant du code du travail pratiqués par une catégorie de patrons.
Effectivement, il n’a pas un jour où les services des urgences des hôpitaux d’Oran ou celui d’El Mohgoun ne reçoivent de 5 à 10 cas d’accidents de travail provenant des différents chantiers, ateliers ou manufactures démunies de toutes formes de sécurité de travail où, dont les travailleurs ne disposent d’aucun équipement de protection adéquate ayant trait à la spécificité de l’activité à entreprendre.
Profitant de la crise du travail qui sévit dans le pays, certains propriétaires n’hésitent pas à embaucher des ouvriers sans pour autant les assurer, les déclarer à la CNAS ou leur octroyer leurs droits professionnels légitimes.
Nécessité oblige et ne disposant d’aucune autre alternative, ces nouveaux recrutés, dont de nombreux jeunes, acceptent toutes les conditions imposées sans la moindre réticence ou hésitation.
Parfois, travaillant dans des chantiers loin de leurs lieux de résidence, des groupes d’ouvriers sont logés et nourris dans des conditions dégradantes et avilissantes, dont les frais de «la prise en charge» sont déduits abusivement de leurs paies.
«Le phénomène de la non-déclaration des travailleurs, ajoute notre interlocuteur, était proportionnément bien établi avant, mais depuis la prolifération des sociétés privées et étrangères qui ont investi, principalement les créneaux de la construction, de la maintenance dans ses multiples aspects, la réalisation des routes et leurs réhabilitations ou les divers chantiers des travaux publics, des dépassements et autres détournements de la loi du travail ont pris des proportions alarmantes».
Ajoutant dans ce registre que «des centaines de contraventions ont été enregistrées dans les secteurs cités, mais toujours, il existe des personnes qui ne se conforment pas à la loi».
En conclusion, notre source a tenu à préciser que certains travailleurs, de peur d’être renvoyés ou de mèche avec leurs employeurs, avancent des informations erronées aux services concernés lors des enquêtes qu’ils enclenchent pour débusquer les fraudeurs et mettre à jour les dépassements et les irrégularités commises.
«Cette façon négative de comportement et de conduite complique davantage les opérations de contrôle et annihile tout accès à des pratiques fiables et précises», conclut notre interlocuteur.
D. Cherif