Dévalutation du dinar, hausse des prix, sombres perspectives pour l’emploi: Les salaires des travailleurs sous pression

Dévalutation du dinar, hausse des prix, sombres perspectives pour l’emploi: Les salaires des travailleurs sous pression

Les réserves en devises et celles en monnaie locale que détient l’État pourraient permettre  de passer le cap des six premiers mois de l’année en cours sans heurts et de préserver la paix sociale. Mais au-delà, de gros nuages s’annoncent si les prix du pétrole continuent à tourner autour des 30 dollars le baril d’ici à la fin de l’année. C’est au cours du second semestre 2016 que les effets de la crise vont être très sensibles sur le pouvoir d’achat des citoyens, mettant la pression sur les salaires. Dans ce scénario et si la Banque d’Algérie poursuit la même politique de change, la dévaluation  du dinar sera plus importante à partir de juin prochain.

Cette situation entraînera de nouvelles  hausses des prix des produits de large consommation après l’augmentation des tarifs de l’électricité, des transports, des prix des carburants et des matériaux de construction au premier trimestre 2016.

Ainsi, dans un scénario de poursuite de la baisse des prix du pétrole, une loi de finances complémentaire consacrera sans doute des  coupes importantes dans les dépenses d’investissements publics dont les retombées seront la faillite de certaines entreprises, la reconversion vers le commerce, l’import-import ou l’informel, les compressions d’effectifs, le gel des salaires et une plus grande précarisation d’une partie de la main-d’œuvre du secteur du BTPH.Cette situation est déjà vécue par un pan de la branche BTPH ainsi que par le secteur de l’automobile sous l’effet de la crise des concessionnaires qui ont touché soit aux salaires soit aux emplois de leurs collaborateurs.

Par ailleurs, comme pour d’autres réformes, celle de l’administration traîne et son corollaire un système de rémunération fondé sur la productivité, la performance et le mérite. On est toujours loin de ce modèle qui explique la réussite de pays de l’hémisphère nord ou des pays émergents de l’Asie du Sud-Est. En fait, en dépit de la crise grave que vit le pays, la Fonction publique est toujours sous l’orbite de la préservation des avantages et du refus des hauts responsables de réduire leurs salaires en guise d’exemple ou d’argument à même de convaincre la population d’accepter l’austérité. Aujourd’hui ce qui peut donner espoir à la population, atténuer les effets de la crise, c’est sans doute, les changements dans la politique économique actuelle.

Par : K. Remouche