Les grévistes du Snapap maintiennent le cap même si dans certaines wilayas, le taux de suivi a fléchi.
Dans la wilaya de Tizi Ouzou, la plupart des APC sont restées fermées et il en fut de même pour les travailleurs des finances qui ont poursuivi leur mouvement de grève. Selon le coordinateur local des travailleurs des communes, Hakim Kendriche, “nous avons établi un bilan positif de la situation puisque notre mouvement de protestation dans les communes a été largement suivi encore en ce 2e jour de grève puisque la majorité des APC sont paralysées depuis dimanche même si nous avons pu, toutefois, assuré un service minimum durant les matinées. Concernant le taux de suivi, nous pouvons dire qu’il est à 100% et la plupart de nos sections présentes dans une cinquantaine de communes ont adhéré à l’appel au débrayage”.
Dans le secteur des finances, les travailleurs du Trésor ont aussi suivi le mot d’ordre de grève. Devant l’entrée de la direction du Trésor public, des pancartes ont été placardées pour indiquer que les services étaient fermés pour une durée de cinq jours alors que l’accès à l’édifice était fermé au public. Le suivi du débrayage a été massif à Béjaïa. Hier, de nombreuses APC étaient paralysées. À l’est de la wilaya, le mot d’ordre de grève a été largement suivi. Même chose du côté de la Soummam où les travailleurs des communes ont adhéré massivement au mouvement. Selon M. Kamel Bahat, membre du bureau national du Snapap, la grève a enregistré un taux de suivi de 75%. “Même des travailleurs de l’APC de Béjaïa sont entrés en grève hier”, a-t-il dit.
Le débrayage a été largement suivi, à Médéa, au niveau des impôts, du Trésor public, du contrôle financier et de la direction de la planification et du suivi budgétaire.
En dépit des menaces et des pressions sur les travailleurs, le mouvement a enregistré un taux de suivi de 42,66%, a indiqué Fouad Mekkid, président de la section Snapap des travailleurs des finances. La grève a connu, pour sa deuxième journée, un suivi mitigé à Bouira. Selon M. Kari, coordinateur local du syndicat, le taux d’adhésion au débrayage a atteint les 43%, soit une baisse de 12 points par rapport à dimanche.
Ce syndicaliste, visiblement gêné par le taux qu’il avait l’obligation d’annoncer, a préféré ne pas s’étaler sur le sujet, prétextant qu’il avait une réunion urgente. Selon des sources proches de ce syndicat, requérant l’anonymat, les responsables des diverses administrations concernées (impôts, cadastre et Trésor) auraient reçu des instructions afin de faire pression sur le personnel gréviste, ce qui expliquerait cette démobilisation.
Le mouvement diversement suivi à l’Ouest
Le mouvement de protestation a été diversement suivi dans l’Ouest. Dans la wilaya de Mascara, la grève a été timidement suivie. Selon notre correspondant, le taux de participation diffère d’une daïra à une autre sans dépasser les 20% selon les responsables du secteur. Toutefois, les syndicalistes affirment qu’une grande partie du personnel a observé la grève lors de la deuxième journée. En revanche, à Chlef, la grève dans le secteur des finances a été largement suivie.
Selon des syndicalistes du Trésor public, le débrayage en question ne prendra fin “qu’une fois toutes nos revendications seront satisfaites. Et comme vous le voyez, tout le monde est en grève au sein de notre établissement. Personne ne travaille excepté quelques fonctionnaires qui continuent d’assurer le service minimum. En tous cas, et comme l’a plusieurs fois annoncé notre syndicat, le mouvement de grève sera périodiquement renouvelé dans le cas où nos revendications ne seront pas prises en considération par les autorités compétentes”. Le même constat a été relevé à Tlemcen où les travailleurs du secteur ont globalement répondu au mot d’ordre de grève au niveau des structures décentralisées.
Par ailleurs, dans la wilaya de Mostaganem, le mot d’ordre du Snapap n’a pas été suivi, selon le Trésor public. Selon notre correspondant, le mouvement de grève n’a pas eu lieu en raison de l’absence de représentants du Snapap.
La région Est résiste
Dans la wilaya de Guelma, la grève initiée par le Snapap a été largement suivie ce lundi, deuxième jour du mouvement de contestation. Au centre-ville, la trésorerie de wilaya a été paralysée. Selon un représentant du Snapap, le taux de suivi aurait atteint les 80%. Les recettes des finances ont été, elles-aussi, touchées par cette grève qui a pris de court le public. La direction des finances a, toutefois, fonctionné car de nombreux fonctionnaires se sont désolidarisés de ce mouvement de contestation.
Dans la wilaya de Constantine, “Nous maintenons notre mouvement de protestation contre la politique de la sourde oreille qu’exerce le ministère jusqu’au bout”, affirment les financiers grévistes. En effet, le secteur des finances de la wilaya était totalement paralysé, selon des sources syndicales. Notons que plus de 90% des employés refusent de reprendre leur poste, tant que leurs revendications ne sont pas prises en considération.
À Oum El-Bouaghi, le taux de suivi a été estimé, selon M. Ferroukh Karim, secrétaire local du Snapap Trésor public, (TC, TSS,) à 77% au niveau du Trésor public et 65% au niveau des TC et TSS.
Enfin, dans la wilaya d’Annaba, la mobilisation au niveau des recettes des impôts n’a pas fléchi. Selon les représentants du syndicat, le taux de participation a été estimé entre 50 et 60%, soit le même qu’au premier jour.