Deuxième jour des consultations sur la révision constitutionnelle : Ziari et Ksentini chez Ouyahia

Deuxième jour des consultations sur la révision constitutionnelle : Ziari et Ksentini chez Ouyahia

L’ancien président de l’APN a mis sur la table l’idée, au demeurant défendue bec et ongles par le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, de confier les rênes du gouvernement au parti majoritaire au Parlement. L’ancien président de l’APN, Abdelaziz Ziari, et le président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l’Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, ont été reçus, hier, par le chef de cabinet du président de la République, Ahmed Ouyahia, qui mène, depuis dimanche, des consultations autour de la révision de la Constitution. À l’issue de sa rencontre avec Ouyahia, l’ancien président de l’APN, invité en qualité de personnalité nationale, a assuré, dans une déclaration à la presse répercutée par l’APS, avoir fait des propositions essentiellement sur la nature du régime et qu’il a plaidé “pour un régime présidentiel ou semi-présidentiel qui garantira un équilibre entre les pouvoirs et définira leurs prérogatives”. L’ancien président de l’APN a mis sur la table l’idée, au demeurant défendue bec et ongles par le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, de confier les rênes du gouvernement au parti majoritaire au Parlement. “Le moment est venu pour donner plus d’efficacité au multipartisme, notamment pour la désignation du chef du gouvernement”, a-t-il soutenu.“Le chef du gouvernement doit être choisi du parti politique majoritaire au Parlement”, a-t-il précisé. S’il a plaidé pour la nécessité “d’assurer un équilibre entre les deux chambres du Parlement, notamment en termes de prérogatives”, M. Ziari a, toutefois, estimé que “le dernier mot devrait revenir à l’APN car née d’un suffrage populaire”. Autre idée défendue par l’ancien troisième personnage de l’État : la promotion de la femme dans les hautes fonctions de l’État. En finir avec “la démocratie de façade” Me Farouk Ksentini, lui, a plaidé pour l’indépendance de la justice qui, à ses yeux, est “la condition sine qua non pour l’instauration d’une réelle démocratie et l’édification de l’État de droit”. Pour lui, l’indépendance des magistrats dans l’accomplissement de leur mission est d’“une importance extrême” pour éviter une “démocratie de façade”. Le président de la CNCPPDH a confié à la presse, à l’issue de sa rencontre avec Ahmed Ouyahia, qu’il a évoqué avec ce dernier d’autres questions, dont la nature du régime, les libertés individuelles et collectives et la liberté de la presse. Dimanche, le chef de cabinet de la présidence de la République a reçu, rappelons-le, 4 personnalités : les présidents du Conseil national économique et social (Cnes), Mohamed Seguir Babès, du Haut-Conseil islamique (HCI), Cheikh Bouamrane, du Mouvement pour l’entente nationale (MEN), Ali Boukhezna, ainsi que le sénateur du tiers présidentiel, originaire de la wilaya d’Illizi, El-Hadj Ghouma Ibrahim Ben Ghouma. M. Ouyahia compte recevoir d’ici au 5 juin “9 personnalités nationales, 8 partis politiques, le président du Groupe du tiers présidentiel au Conseil de la nation et 2 organisations nationales”. Pas moins de 150 invitations ont été envoyées, le 15 mai dernier, par la présidence de la République à des partis politiques, organisations et associations nationales, représentants de diverses corporations et personnalités. “30 personnalités sur 36 destinataires d’une invitation, 52 partis politiques sur 64 invités, toutes les 37 organisations et associations nationales destinataires d’une invitation et les 12 professeurs d’université sollicités ont répondu favorablement à l’invitation”, a précisé un communiqué rendu public mercredi 28 mai. Plusieurs partis d’opposition, dont ceux regroupés au sein de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), ainsi que des personnalités de poids (Ali Benflis, Sid-Ahmed Ghozali, Mouloud Hamrouche, Khaled Nezzar, etc.) ont décliné l’invitation présidentielle. A. C.