Une demande d’audience a été adressée au Premier ministre par l’Association nationale des parents d’élèves qui propose une rencontre en présence des différentes parties concernées (tutelle-syndicats-Fonction publique) pour mettre un terme à l’éternel problème de grève dans les établissements scolaires.
La grève initiée par l’Unpef et le Snapest s’est poursuivie hier pour la deuxième journée consécutive. Les enseignants du cycle secondaire reprennent du service en attendant les nouvelles consignes du syndicat qui envisage de durcir son mouvement de protestation. L’Unpef, qui dément les statistiques avancées par la tutelle qui révèle un taux de suivi se situant entre
40 et 90%, continuera, quant à elle, sa protestation pendant toute la semaine et la reconduira à partir de dimanche. Une situation qui ne manquera pas d’avoir des conséquences négatives sur le rendement des élèves. Ne voulant pas en arriver là, des parents d’élèves, qui s’inquiètent pour l’avenir de leurs enfants et les frais faramineux des cours particuliers, lancent un SOS en direction du Premier ministre. Nombreux sont ceux qui font le pied de grue devant les établissements scolaires pour dénoncer la pénalisation de leurs enfants par ce mouvement de protestation. La colère monte au milieu des parents qui s’en remettent aux autorités, à leur tête le Premier ministre. “Nos enfants sont des élèves en quête du savoir pour s’assurer un bon avenir et non des otages et une carte de pression que les enseignants utilisent à chaque fois qu’ils veulent faire pression sur le ministère au pied du mur”, fulmine un parent.
“Les résultats du 1er trimestre ont été catastrophiques à cause de la grève, et voilà que le même scénario est réédité. Il faut que cela cesse. Le Premier ministre doit prendre des mesures dans ce sens et réagir avant que ce ne soit trop tard”, estiment des parents d’élèves. “Les enseignants ont terni leur image et le statut que l’islam leur a accordé en faisant passer leurs propres intérêts avant ceux des élèves.
Et ils se demandent pourquoi les élèves ne les respectent pas”, commentent d’autres. La même position est adoptée par l’Association nationale des parents d’élèves qui a pris les devants au lendemain du dépôt du préavis de grève par les syndicats. “Une demande d’audience a été adressée, il y a quelques jours, au Premier ministre pour ouvrir et en finir une bonne fois pour toutes avec les grèves dans le secteur de l’éducation”, révèle le président de l’ANPE. Khaled Ahmed “dénonce cette grève et les tentatives de certains syndicats dans la wilaya de Khenchela de faire pression sur les non-grévistes”, et tente une médiation en proposant que l’audience soit élargie à toutes les parties concernées par cet éternel conflit. C’est-à-dire des représentants du MEN, de la Fonction publique et des syndicats. “Le recours à la grève devient systématique, il faut donc débattre sérieusement entre les parties concernées”, ajoute encore Khaled Ahmed qui attend une réponse des services du Premier ministre dont “le planning est actuellement trop chargé”. L’association a, par ailleurs, lancé un appel en direction de la tutelle et des syndicats pour “privilégier la voie du dialogue et arrêter la protestation, car il y va de l’avenir des élèves”. Les parents sont également invités à se déplacer aux établissements pour tenter de “raisonner les enseignants”. L’ANPE plaide aussi pour la réouverture des écoles dans la wilaya de Ghardaïa. À signaler enfin que comme pour chaque contestation, les statistiques avancées par les syndicats sont démenties par la tutelle qui soutient que le taux de suivi de la grève n’a pas dépassé les 3%. Le problème n’est pas dans le taux de suivi, mais dans le nombre de cours perdus.
Le Snapest rassure les élèves
Le Snapest, qui évoque une hausse dans l’adhésion à la grève, passant de 63,64% à 65,72%, a tenu à rassurer les élèves sur le rattrapage des cours perdus. “Nous tenons à rassurer nos enfants scolarisés que leur droit à l’acquisition du savoir et à l’achèvement des programmes est préservé, car nous disposons de mécanismes à même de nous permettre de rattraper les cours perdus”, indique le Snapest dans un communiqué parvenu hier. Et de lancer un appel aux autorités publiques pour répondre favorablement et immédiatement aux doléances légitimes afin de préserver la stabilité du secteur et éviter d’éventuels graves dérapages.
M B