Deux semaines sont déjà écoulées depuis le début de la campagne électorale pour les élections locales du 29 novembre prochain et le désintérêt des citoyens à la course des partis ne fait que s’aggraver.
Ainsi, ni les promesses ni les zerdas n’ont réussi à convaincre les électuers au moins pour rendre visite aux permanences de quelques formations politiques ouvertes à l’occasion du prochain rendez-vous électoral. Ce n’est pas tout car les dépassements sont eux au rendez-vous puisque la commission de surveillance des élections a reçu déjà 45 saisines.
Si on prend la capitale comme référence, les dépassements sont de plus en plus nombreux, notamment en matière d’affichage alors que d’autres localités ont vécu des journées d’agressivité entre partisans et opposants.
En matière d’affichage, les panneaux mis au service des partis par les autorités publiques restent dans leur majorité vides. Et pourtant, les affiches sont collées sur les murs des bâtiments, des entreprises et autres.
Ce n’est pas tout, au niveau de la commune d’El Biar par exemple, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a envahi un trottoir en installant une grande affiche tout en s’excusant de couper la route aux piétons. D’autres formations politiques préfèrent utiliser la photo du président de la République, Abdelaziz Bouteflika pour se donner une certaine image afin d’attirer les citoyens.
Parmi les dépassements enregistrés aussi, certains partis ont saisi la commission de surveillance des élections locales sur «l’usage des biens publics par des ministres des partis siégeant au gouvernement dans le cadre de la campagne électorale». Au niveau de la commune de Bourouba à El Harrach, un rassemblement de la tête du liste du FLN pour cette APC, s’est transformé en salle de boxe et usage d’arme blanche.
Ainsi, à la deuxième semaine de la campagne électorale, on se demande de quoi sont capables les partis pour cette dernière semaine. Car il ne reste que sept jours pour convaincre ou non.
A l’intérieur du pays, les traditions de la zerda et la zorna sont toujours pratiquées par quelques partis politiques, une pratique interdite par la loi en l’absence d’autorisation de rassemblement.
Avec ce climat glacial dans lequel se déroule la campagne électorale, c’est le doute total sur la participation des électeurs. Et si le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia a souhaité une participation de 40 à 45%, le 29 novembre on aura sûrement des surprises.
Dans ce cadre, les leaders des partis qui sont sur le terrain appellent chaque jour à la participation en argumentant celle-ci par les enjeux du prochain scrutin quant à la stabilité du pays.
Hier, la secrétaire générale du Mouvement pour la jeunesse et la démocratie (MJD), Mme Chalabia Mahdjoubi, a estimé à Tadjenanet (Mila), que les élections locales représentent une opportunité pour rétablir les passerelles entre le citoyen et les institutions républicaines.
Elle a appelé les citoyens à se rendre en force aux urnes le 29 novembre prochain, pour choisir les candidats de son parti qui «s’emploie à opérer le changement pacifique et à faire rayonner la démocratie».
Animant un meeting de campagne à la salle Aïssat-Idir, pour le compte de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV), le président du MSP a considéré que les élections locales n’auraient pas de sens en cas de faible participation au scrutin en appelant les citoyens de Skikda à se rendre en masse aux urnes pour choisir les candidats de l’Alliance de l’Algérie verte, avant de souhaiter que ces élections soient honnêtes et transparentes.
Nacera Bechar