Aaron Woolf et Laurence Hott, réalisateurs et producteurs américains spécialisés dans le film documentaire, seront dès samedi à Alger pour un court séjour dans le cadre des échanges culturels entre les Etats-Unis et l’Algérie.
Les deux cinéastes, lauréats de nombreux prix dont un Emmy Award et deux nominations à l’Academy Award pour Hott, projetteront plusieurs de leurs documentaires, notamment à Alger et Oran, où des rencontres sont programmées avec des cinéastes et étudiants algériens, entre autres.
Aaron Woolf devra présenter plusieurs de ses oeuvres dont « King Corn », acclamé par la critique aux Etats unis, en Europe et au Japon, et pour lequel le réalisateur avait reçu en 2008 le Prix George Foster Peabody, et « 9/12 ».
Hott, spécialisé dans les questions environnementales et l’histoire politique, projettera pour sa part « Through Deaf Eyes », un documentaire sur les sourds et muets.
Dans « King Corn », le film qui l’a révélé au grand public, Aaron Woolf enquête sur la filière du maïs, aliment de base des américains auquel le gouvernement américain octroie d’importantes de subventions, alors même qu’il est responsable de nombreuses pathologies, comme le diabète et le cholestérol. A travers « King Corn », le réalisateur expose le lien quasi-mythique de l’Amérique avec ce produit agricole révéré, soulignant le paradoxe d’une nation riche, l’Amérique, soumise à un régime alimentaire pauvre.
Par ailleurs, ce réalisateur iconoclaste, natif de New York, n’a pas hésiter de traiter à sa manière les attentats du 11 septembre et de leur impact sur l’américain moyen, abordant dans « 9/12 », le « jour d’après » les attaques terroristes de du 11 septembre, en donnant la parole aux travailleurs et techniciens, mis en contact avec les appareils avant leur décollage de l’aéroport de Boston d’où sont partis deux des avions détournés par les pirates.
Fondateur de Mosaic Films Incorporated, Aaron Woolf n’a certes pas l’envergure d’Oliver Stone, ni le profil d’un Michael Moore à la réputation sulfureuse, mais le sérieux et l’esprit critique avec lequel il s’est attaqué à des sujets d’une grande profondeur lui ont valu la reconnaissance des médias et des institutions spécialisés, aussi bien aux Etats-Unis qu’ailleurs dans le monde. Pour sa part, Lawrence R. Hott, juriste de formation reconverti dans la production cinématographique, réalise des documentaires depuis 1978.
En plus de « Through Deaf Eyes », son dernier opus, il compte à son actif American Masters », « The Return of the Cuyahoga », « Niagara Fall » et un documentaire sur la guerre de 1812.