Deux prisonniers algériens de Guantanamo rapatriés

Deux prisonniers algériens de Guantanamo rapatriés
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Deux Algériens, qui étaient incarcé-rés à la prison de Guantanamo, ont été rapatriés en Algérie après avoir été renvoyés par les autorités américaines.

«Hasan Zemiri et Adil Hadi alJazaïri Bin Hamlili, deux détenus algériens, ont été transférés de Guantanamo vers l’Algérie, où ils ont été remis aux autorités algériennes», a annoncé jeudi le département américain de la Justice, dans un communiqué diffusé par l’AFP.

«Les Etats-Unis se sont coordonnés avec le gouvernement algérien pour assurer que les transferts se déroulent dans les conditions de sécurité appropriées», ajoute le communiqué. Ce rapatriement de ces deux ex-détenus réduit ainsi à 25 le nombre de prisonniers algériens détenus à ce jour à Guantanamo.

Cinq Algériens ex-détenus dans cette prison avaient été innocentés par la justice américaine. Deux autres anciens prisonniers algériens dans le même centre de détention ont été acquittés, le 22 novembre dernier, par le tribunal criminel d’Alger.

Alger et Washington avaient entamé les discussions, en 2005, pour trouver une solution aux détenus a algériens de Guantanamo. Deux ans plus tard, les deux pays se mettent d’accord pour rapatrier un certain nombre de ces détenus. En mars 2008, Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, avait affirmé que si les Algériens de Guantanamo voulaient rentrer au pays, «ils seront les bienvenus».

A signaler que deux sénateurs républicains du Congrès américain ont présenté peu avant cette annonce du rapatriement des deux Algériens, un projet de loi visant à bloquer les transfèrements de détenus de Guantanamo à l’étranger, vers des pays comme l’Algérie et le Yémen. Les deux sénateurs réclament du président Obama de garantir que les pays en question contrôlent leurs territoires et n’abritent pas de sanctuaires pour les organisations terroristes telles qu’Al-Qaïda.

Les Républicains, adversaires politiques d’Obama, s’opposent à la décision du président de fermer le centre de détention de Guantanamo et de transférer certains des détenus dans des prisons américaines. «Il faut cesser de transférer les détenus de la prison de Guantanamo à destination de l’Algérie, du Soudan, de l’Afghanistan, du Pakistan, de l’Arabie Saoudite et de la Somalie», avaient insisté les deux sénateurs républicains, John McCain, ancien rival de Barack Obama à la présidentielle de 2008, et son collègue Graham.

Le 5 janvier, à l’issue d’une réunion de crise sur le terrorisme, Obama avait annoncé sa décision de geler les transferts des prisonniers de Guantanamo vers le Yémen. L’annonce intervenait 11 jours après l’attentat manqué qui avait ciblé un avion de ligne américain par un Nigérian qui avait séjourné au Yémen. Les autorités yéménites ont appelé, cette semaine, les Etats-Unis à leur remettre ses ressortissants détenus à Guantanamo, assurant être capables de les réinsérer dans la vie afin qu’ils ne renouent plus avec le terrorisme.

Dès les premiers jours de son investiture, en janvier 2009, Obama s’était engagé à fermer la prison de Guantanamo avant janvier 2010. Cependant, ce délai n’a pas été respecté. 196 personnes sont toujours détenues dans le centre de détention situé à Cuba. Depuis l’ouverture de Guantanamo, 534 détenus ont été relâchés et transférés. Une centaine devaient être relâchés ou extradés vers leur pays d’origine ou des pays tiers. Une quarantaine de prisonniers seraient en passe d’être traduits devant des tribunaux civils ou militaires aux Etats-Unis.

Amine L.