Par Loukil D
L’inspection interne de la pharmacie centrale a découvert qu’au service infectieux un manque de 126 boîtes d’antirétroviraux a été constaté.
Une nouvelle affaire de vol de médicaments au CHU d’Oran, en l’occurrence des antirétroviraux destinés aux personnes porteuses du VIH, et d’un potentiel trafic a été découverte mardi après-midi. En effet, tout a démarré de manière fortuite, lorsque des agents des forces de l’ordre, en faction au barrage fixe de la police faisant face à la maison d’arrêt de M’dina J’dida, ont aperçu le comportement suspect d’un véhicule et de deux personnes.
Une femme portant des sacoches de plastique qu’elle remettait à un individu, s’empressant de les cacher dans le coffre de sa voiture. Intrigué, l’officier de police est intervenu et découvrira que les sacs en question contenaient une cinquantaine de boîtes de médicaments antirétroviraux, qui sont justement en rupture de stock dans l’établissement hospitalier et au service infectieux.
Conduite au commissariat, la dame indiquera être une femme de ménage exerçant au service infectieux et que c’est une collègue, ancienne femme de ménage, qui lui aurait demandé de remettre les sacoches de médicaments à l’individu qui l’attendait. Les enquêteurs qui se sont rendus au service infectieux ont interpellé la seconde femme pour être entendue. La direction du CHUO que nous avons jointe nous a confirmé les faits et l’affaire.
Le chargé de communication indique qu’une plainte de la DG de l’hôpital a été déposée au commissariat de la 1re sûreté, ainsi qu’une enquête administrative immédiatement enclenchée. L’inspection interne de la pharmacie centrale a déjà découvert qu’au service infectieux un manque de 126 boîtes d’antirétroviraux a été constaté. Une seule boîte de ces médicaments coûte aux alentours de 5000 DA et même plus.
Cette affaire, qui n’a pas encore abouti à la découverte de toutes les implications, met en relief justement la situation des malades porteurs du VIH, qui souffrent de la rupture des stocks de médicaments et ne peuvent plus se soigner. En début d’année, une association de malades avait dénoncé, lors d’un point de presse, les pénuries récurrentes des antirétroviraux au service infectieux du CHUO. Une commission ministérielle avait été envoyée.
Désormais, la direction du CHUO souhaite qu’une nouvelle commission vienne contrôler le service infectieux et la gestion des médicaments. Est-ce que cette énième commission mettra fin, pour une fois, à ces scandales de trafic de médicaments destinés aux malades ?