Deux nouvelles tentatives d’immolation par le feu au Maroc

Deux nouvelles tentatives d’immolation par le feu au Maroc

Deux hommes ont tenté de s’immoler par le feu vendredi, l’un au Sahara occidental, l’autre dans le centre du Maroc, portant à trois le nombre de ces tentatives depuis les événements de Tunisie, a rapporté hier le quotidien arabophone Assabah.

Selon Assabah, l’homme, arrivé récemment au Sahara occidental en provenance de Tindouf, a tenté de s’immoler dans la ville occupée de Smara pour protester contre les conditions faites à son peuple. Les autorités marocaines sont intervenues et l’ont transporté à l’hôpital.

Les autorités locales ont affirmé que l’homme avait menacé de se suicider par le feu, mais n’avait pas mis sa menace à exécution. Un témoin a précisé qu’il avait versé de l’essence sur le sol et y avait mis le feu, mais avait été retenu au moment où il allait entrer dans les flammes.

Une autre tentative a eu lieu à Béni Mellal, au centre du royaume. L’homme, âgé de 41 ans, est un marchand ambulant à qui les autorités avaient promis un magasin, a indiqué Assabah.

Selon les autorités locales, l’homme a demandé de l’aide aussitôt après avoir commis son geste et a étouffé le feu avec une couverture. Il a été légèrement brûlé à une main. Il voulait bénéficier d’une distribution de tricycles motorisés dans le cadre d’un programme officiel d’aide aux petits projets locaux, a-t-on précisé de même source.

Vendredi, une autre tentative a eu lieu à Casablanca (100 km au sud de Rabat). L’agence marocaine MAP a précisé que l’homme avait tenté de s’immoler à la suite de problèmes «d’héritage».

C’était la première tentative de suicide par le feu signalée au Maroc après les récentes tentatives d’immolation dans plusieurs pays de la région à la suite de la révolte en Tunisie.

Plusieurs tentatives de suicide par le feu ont eu lieu au Maroc en 2004, 2008 et 2010, mais sans faire de morts. En 2010, un groupe de jeunes diplômés-chômeurs avait menacé de s’immoler par le feu à Rabat, où les pompiers avaient mis fin à leur tentative collective.

Décès de l’entrepreneur mauritanien

Yacoub Ould Dahoud, le jeune homme d’affaires mauritanien qui s’est immolé par le feu devant le siège du Sénat à Nouakchott, a succombé à ses blessures hier matin. Jeune homme affable et toujours souriant, disent de lui de nombreux mauritaniens, Yacoub était connu pour être un «père de famille exemplaire et attentionné» mais aussi «un homme d’affaires actif, compétent et reconnu par tous ses pairs».

Après avoir déposé ses enfants à l’école et rendu visite à son frère hospitalisé dans une clinique locale (son frère est mort depuis trois jours), Yacoub, dont le geste demeure inexpliqué, a commis l’irréparable. Grièvement blessé, il est mort après deux jours passés dans le coma.

Un premier cas en Arabie saoudite

Un homme de 65 ans qui aurait tenté de mettre fin à ses jours en s’immolant par le feu est décédé hier dans un hôpital du sud de l’Arabie saoudite, a indiqué la Défense civile. Le site d’information en continu Sabq a indiqué que l’homme s’était aspergé d’essence jeudi à son domicile près de la ville de Samta, dans le sud-ouest de l’Arabie saoudite, et avait ensuite mis

le feu à son corps. Selon le site, l’homme voulait protester contre le fait qu’il n’arrivait pas à obtenir la nationalité saoudienne. Beaucoup d’habitants des régions du sud-ouest frontalières du Yémen ont la nationalité yéménite. Si l’immolation de l’homme par le feu est confirmée, il s’agira du premier cas de ce genre dans le royaume saoudien.

Une autre tentative au Soudan

Un Soudanais de 25 ans a été hospitalisé avec des brûlures au deuxième degré après s’être immolé par le feu. Al-Amin Musa Al-Amin, ouvrier du bâtiment originaire du Darfour, s’est posté au milieu de la rue dans un marché d’Omdurman, ville limitrophe de Khartoum, a versé de l’essence sur son corps et mis le feu, ont raconté des témoins, sans pouvoir donner les raisons de son geste.

L’homme a été conduit à l’hôpital d’Omdurman, où il a été admis dans une unité de soins intensifs. Le Centre soudanais des médias a cité un proche du jeune homme expliquant qu’il était ivre. Mais les médecins ont assuré n’avoir pas retrouvé de trace d’alcool dans son corps.

A. L. / Agences