Deux incendies graves en 24 heures,La mort plane sur Hassi Messaoud

Deux incendies graves en 24 heures,La mort plane sur Hassi Messaoud
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Mourir calciné ou emporté par le souffle d’une explosion, contre laquelle on ne peut rien. Tel est le cauchemar qui ne quitte pas l’esprit des habitants de la ville pétrolière de Hassi Messaoud.

Mère nourricière du pays, cette ville, la plus riche, constitue une sérieuse menace pour des milliers de citoyens et de travailleurs. «C’est une vraie poudrière à risque majeur où l’on continue à ignorer le danger» a relevé hier, le professeur Abdelkrim Chelghoum, président du Club des risques majeurs, contacté par nos soins. Une déclaration qui justifie la peur qui gagne de plus en plus de familles résidant dans cette zone industrielle reconnue comme «à grand risque». Les incidents de ces derniers jours sont venus rappeler, à qui veut l’entendre, qu’une catastrophe guette cette ville. En fait, en l’espace de deux jours, soit dimanche et lundi derniers, deux incidents graves se sont produits et «ont provoqué une véritable panique parmi les citoyens». Le premier, c’était dimanche dernier, suite à un incendie qui s’est déclaré dans un puits de pétrole. Trois blessés légers ont été enregistrés, dont deux atteints de traumatismes et un de brûlures légères à la main. Un appareil de forage a été détruit et l’incendie n’a été maîtrisé par la protection civile qu’au bout de trois heures et demie de temps. Le second s’est produit le lendemain et s’est soldé par six personnes blessées, dont deux grièvement atteintes. L’incendie s’est déclaré suite à l’explosion d’une bulle de gaz qui s’est formée suite à une fuite sur la canalisation de 8 pouces, de gaz propane liquéfié (GPL) allant du complexe industrie Sud (CIS) de Hassi-Messaoud vers la zone de Haoud El-Hamra sur une trentaine de kilomètres. Cet incident, qui a occasionné la destruction de plusieurs véhicules et baraques situés à proximité du lieu de l’incendie, a été provoqué par un citoyen, qui procédait à des travaux de raccordement en eau au niveau de la zone industrielle de Hassi Messaoud, et qui a percé par inadvertance une conduite d’expédition de GPL de Sonatrach. La récurrence de ce genre d’incidents fait craindre le pire à l’avenir. D’autant que Hassi Messaoud n’est pas ponctuelle «en politique de prévention des risques majeurs» met en garde le Dr Chelghoum. Selon lui, «aucune étude d’impact» n’a été effectuée par les responsables de Sonatrach afin de faire face à la menace «réelle» qu’encourt cette région. Ajoutant que le projet de délocalisation des habitants n’est point la solution idoine. «En l’absence d’étude et de plan de prévention, le risque planera avec ou sans les habitants», a-t-il expliqué, rappelant que «cette zone industrielle ne diffère en rien des zones d’Arzew, de Reghaia… ou, encore plus, de Skikda, où un drame s’est produit en 2006». L’orateur propose d’associer les experts indépendants à la mise en place d’une politique nationale de prévention des risques majeurs. En attendant que l’on se décide, force est de préciser que nul ne pourrait avancer de garanties quant à la sécurité, dans un avenir proche, des familles et des travailleurs de Hassi Messaoud.

Aomar Fekrache

LG Algérie