Le phénomène des gangs prend de plus en plus d’ampleur ces dernières années, notamment dans la capitale. Ces derniers temps, plusieurs jeunes âgés entre 18 et 30 ans se sont livrés à de véritables batailles rangées.
Ils sont équipés, c’est-à-dire armés, de couteaux, de haches et même d’épées. Ils font la loi dans les cités. La terreur des gangs : jusqu’à quand ?
Dans les cités de la capitale, plusieurs jeunes de différents quartiers se sont livrés à de véritables batailles rangées. Ils se sont équipés de couteaux, de haches et même d’épées pour livrer des «guerres» urbaines avec d’autres rivaux, issus eux, d’autres quartiers voisins. Ils se sont regroupés sous forme de «gangs», dont le chef est toujours le plus âgé du groupe.
Des jeunes issus des quartiers «difficiles » de la banlieue algéroise s’organisent à n’importe quelle occasion qui se présente, afin de montrer que se sont des «chwaker », dans leurs cités et de montrer aussi leurs rapports de force à d’autres quartiers voisins.
En effet, dix-sept personnes ont été arrêtées récemment par les services de la police judiciaire de la sûreté de daïra de Fouka (Tipasa) pour leur implication dans des actes de «troubles à l’ordre public et propagation de la terreur au sein de la population», apprend-on mardi auprès de la sûreté de wilaya.
A l’exception d’un mineur cité en comparution, ces individus ont été placés en détention préventive, par le procureur de la République près le tribunal de Koléa, pour les chefs d’inculpation de «constitution d’une association de malfaiteurs», «rixe avec armes blanches sur la voie publique», «possession d’armes blanches prohibées», et «agression sur les forces de l’ordre dans l’exercice de leur mission avec destruction volontaire de bien public (un véhicule de la police)».
Selon les faits rapportés par la police, une famille de la cité populaire «Ben Azouz» du centre-ville de Fouka, où cette bande avait ses quartiers et semait la terreur parmi la population, a sollicité l’intervention de la police, le 19 octobre dernier, afin de mettre un terme à une rixe, durant laquelle des jeunes avaient recours à des armes blanches, des chiens, et des bombes lacrymogènes.
Les échauffourées qui avaient pris de l’extension entre des bandes rivales du quartier, avaient amené la police à procéder à la fouille de certaines maisons, sur ordre du procureur de la République.
Suite à quoi furent découverts 3 chiens (pitbull), 42 bouteilles préparées pour en faire des cocktails molotov, et deux bidons d’essence, selon les informations fournies par la même source. Selon les explications fournies par la sûreté de wilaya, les affrontements ont été déclenchés par une dispute entre trois individus avant de dégénérer en règlements de comptes, après que chacun ait fait appel à ses connaissances.
Interrogés par l’APS, des habitants du quartier «Ben Azouz», longtemps victimes des agissements de ces bandes, ont exprimé leur «profond soulagement » suite à l’arrestation de ces individus.
Un père de famille, natif de ce quartier, s’est fait l’écho du soulagement de tous les habitants de la cité, qui «a été débarrassée», a-t-il dit, de ces «délinquants qui ont terni la réputation de ce vieux quartier, qui fut le berceau de médecins, architectes et professeurs universitaires » a-t-il souligné.
«Ces délinquants nous ont fait vivre de véritables nuits d’horreur», a observé un autre citoyen. Ainsi, dans la commune de Baraki vingt et un individus ont été arrêtés et des armes blanches saisies lors d’une opération menée par la Gendarmerie nationale, a indiqué avant-hier un communiqué de la cellule de communication du Commandement de la Gendarmerie nationale.
«L’opération qui a ciblé dimanche à 21h00 la cité des 568 logements à Ben Talha (commune de Baraki), a permis d’arrêter 21 individus âgés de 18 à 35 ans dont 7 repris de justice et un individu recherché, qui seront présentés devant les juridictions compétentes », précise la même source.
Les perquisitions dans 22 maisons ont permis la saisie de 7 sabres, 5 poignards et 2 faucilles outre une bombe lacrymogène et une bombonne de gaz butane. Par ailleurs, 195 cocktails molotov prêts à l’emploi ont été saisis.
Les éléments de la Gendarmerie nationale, sur plaintes répétées des citoyens, ont diligenté cette descente et «pris les mesures et dispositifs sécuritaires nécessaires pour mettre un terme aux rixes et agressions enregistrées dans ce quartier à l’instigation des repris de justice», souligne le même document.
A. H.