Deux détenus algériens, à savoir, Belkacem Bensayah( 51 ans) et Djamel Ameziane(46ans) de Guantanamo sont sur le point d’être rapatriés sauf qu’ils refusent la mesure car ils n’ont plus de famille puis de crainte de subir d’abus, a déclaré l’un de leurs avocats.
En effet, selon Robert Kirsch, l’avocat de l’un d’entre eux, les ministères américains de la Défense et des Affaires étrangères, ainsi que de l’ambassade d’Algérie à Washington,ont été sollicités pour annuler leur transfert vers l’Algérie qui pourrait intervenir ce week end.
Ameziane, qui a vécu en Autriche et au Canada, demande à rentrer au Canada depuis qu’il a été déclaré “libérable” par l’administration Bush en 2007.
Bensayah réclame de son côté son retour en Bosnie, où il a été arrêté en 2002 et où vivent sa femme et ses filles. “Si les Etats-Unis l’envoient en Algérie, ils le condamneront à la perte permanente de sa famille”, a écrit l’avocat au département d’Etat, estimant que Washington “ne doit pas forcer Bensayah à rentrer en Algérie”, où il n’a plus de proches et n’a pas vécu depuis plus de 20 ans.
En Algérie, il craint des représailles des islamistes, dont il ne partage pas les idées, a-t-il ajouté dans ce courriel. “Nous exhortons respectueusement le gouvernement algérien d’honorer sa promesse faite à Bensayah en 2006 et de respecter son droit à ne pas être rapatrié contre sa volonté”, a-t-il encore écrit à l’ambassade algérienne.
Les deux détenus s’opposent de longue date à leur renvoi en Algérie, “le seul pays autorisé par la loi” américaine à recevoir ses compatriotes détenus à Guantanamo.
De son côté, un porte-parole du Pentagone, Todd Breasseale a déclaré que le gouvernement américain, sans confirmer l’imminence ou le lieu d’un transport de détenus de Guantanamo, affirme que toutes les précautions ont été prises “pour mener chaque transfèrement en accord avec ses critères et sa politique de droits de l’homme”.
“En accord avec la Convention contre la Torture, les Etats-Unis appliquent scrupuleusement leur engagement de ne pas transférer des détenus dans des pays où nous pensons qu’ils encourent la torture et nous évaluons avec sérieux tous les risques de mauvais traitements et de persécutions” avant toute décision, toujours selon le même responsable du pentagone.
Alors que la levée des restrictions sur les transfèrements de Guantanamo est actuellement en débat au Congrès, le président Barack Obama tente d’accélérer les rapatriements pour pouvoir un jour fermer la prison où 164 hommes sont toujours enfermés.