Dans une déclaration transmise hier à notre rédaction, deux députés de l’assemblée, en l’occurrence Ali Brahimi et Tarik Mira, ont dénoncé un “abus” dont se serait rendu coupable le président de l’APN, Abdelaziz Ziari. Selon ces deux députés, le président de l’APN a refusé de valider un amendement qu’ils ont introduit dans la loi de finances, adoptée hier, et qui a pourtant recueilli la majorité des voix. Cet amendement porte sur le relèvement par le Trésor public des pensions de retraite. “Alors que cet amendement recueillait visiblement, et à deux reprises, la majorité des voix venant de tous bords politiques, le président annonçait le contraire. La demande d’un troisième décompte pour trancher le litige a été arbitrairement refusée”, note le communiqué. Pour ces deux députés, cette attitude du président de l’APN, “qui a détourné ostensiblement les suffrages des députés”, est une illustration du détournement de la représentation populaire. “Une fois de plus, l’APN a subi par l’intermédiaire de son président un abus qui révèle l’incapacité de cette institution à être une chambre de débat et de régulation. Fortement discréditée à la base par le chancre du trucage électoral, l’APN voit s’infiltrer en son enceinte même ce poison mortel. Ce comportement qui confine à la culture sectaire si caractéristique de l’autoritarisme ambiant est de mauvais augure pour mobiliser le civisme nécessaire à la re-légitimation de la pratique politique”, soutiennent ces députés. En guise de protestation, ils ont dû quitter la plénière.
K. K.