Deux dates, deux courants et un trône : tremplin pour la présidentielle de 2014 ,La «guerre» reprend au FLN

Deux dates, deux courants et un trône : tremplin pour la présidentielle de 2014 ,La «guerre» reprend au FLN

Les lendemains de la victoire sont pleins d’incertitude, sur le plan organique, pour le FLN. Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général, qui est désormais en position de force après le défi qu’il a relevé pour les élections législatives du 10 mai et le courant «légaliste» qu’il représente vont devoir affronter des lendemains qui risquent de coûter cher au vieux parti.

Les frondeurs, courant animé par des « poids lourds» du parti entendent bien « débarquer » celui qui les a «débarqués» des listes électorales du denier scrutin pour le renouvellement de la composante de la prochaine Assemblée populaire nationale. Les jours prochains, la situation est appelée à se décanter ou tout au contraire s‘exacerber au sein du vieux parti au vu des animosités personnelles qui travaillent les «frères-ennemis», mises en sourdine, seulement le temps du déroulement du vote. La « bataille » va reprendre de plus belle. Les «dégagés» vont s‘efforcer de «dégager», l‘auteur de leur mise à l‘écart. Une bataille homérique en perspective entre deux clans du vieux parti. Deux cent vingt (220) sur 351 membres du comité central du Front de libération nationale (FLN) ont décidé, en avril dernier, de retirer leur confiance au secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, et à son bureau politique. Les raisons : violations flagrantes des statuts du parti et des résolutions du comité central par le Sg. But avoué : sauver le parti des dérives et corriger sa trajectoire. En filigrane : descendre coûte que coûte Abdelaziz Belkhadem de son trône. Les signatures de 220 membres du comité central ont été collectées, ce qui autorise, selon les statut du parti, le retrait de confiance au secrétaire général et du bureau politique. C‘était en avril dernier. Le comité central n‘a pu se réunir. Il manquait une dizaine de signatures, si l‘on suit à la lettre le règlement intérieur du parti. L‘article 37 des statuts du FLN stipule qu‘une session extraordinaire du comité central (CC) peut être convoquée par le SG du parti ou par les 2/3 de ses membres. A l‘approche des législatives, la fronde était à son apogée. Le Sg essuyait des tirs de tous les côtés. «les écartés» des listes électorales ne se privaient pas d‘accuser leur patron d‘avoir élaboré des listes électorales pour les législatives de mai 2012 «sur la base du népotisme, des allégeances et de l‘influence de l‘argent, lesquels ont suscité des foyers d‘anarchie et de division dans les rangs du parti». En tout état de cause, «une pause» fut décrétée par les frondeurs pour les élections législatives, souhaitant en leur for intérieur un échec des listes d‘Abdelaziz Belkhadem. Ce dernier avait pris l‘engagement de se retirer si le FLN ne remportait pas les élections. Leur calcul s‘est avéré totalement faux. Non seulement le vieux est sorti vainqueur, mais il est arrivé largement en tête avec 220 sièges, ce qui a surpris beaucoup de monde, les contestataires en premier. Pour autant, les frondeurs n‘envisagent pas de laisser un répit à Belkhadem pour savourer sa «victoire». Ils décident de réunir le comité central le 19 mai. Réussiront-ils cette fois à parvenir à leurs fins ? Rien n‘est moins sûr. Le facteur temps a un rôle à jouer dans cette bataille. Les données ont totalement changé. Une question se pose et demeure inconnue. Les frondeurs réussiront-ils la performance de réunir les signatures des 2/3 du comité central ? Les retournements de vestes sont une «constante» de l‘appareil du FLN. C‘est la crainte, et elle est réelle, des frondeurs. Il faut le croire au vu de la précipitation pour la convocation du comité central à une date très rapprochée des résultats du scrutin du 10 mai. Abdelaziz Belkhadem, lui, veut bien convoquer l‘organe du FLN. Fort de son « succès» aux législatives, il décide que ce sera pour les 14 et 15 juin prochain. Deux dates, deux courants qui se disputent un «appareil» qui est dans les allées du pouvoir et un trône qui sera peut-être le tremplin qui mènera son occupant à la présidence. L‘enjeu en vaut la chandelle. A quel coût ? La lutte fratricide laissera sûrement des séquelles.

Par : Sadek Belhocine