Chômage, misère, harcèlement, intimidation et poursuites judiciaires. Les chômeurs en Algérie ne souffrent pas uniquement d’absence d’opportunité d’emploi. Ils sont également malmenés à chaque fois qu’ils se mobilisent pour demander leur droit à un travail décent.
C’est le cas pour Dalila Touati, Tarek Saidji, Ziouane Hamza et Aldjia Adel. Des jeunes chômeurs arrêtés et accusés de chefs d’inculpation très graves : incitation à attroupement non armé, immolation préméditée…
Des agissements dignes des régimes autoritaires. Dans un communiqué rendu public mardi 22 mars, le comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) dénonce énergiquement ce genre de pratique.
Selon le même communiqué Dalila Touati, 35 ans, représentante du CNDDC à Mostaganem placée en garde-à-vue pendant 24 heures mercredi 16 mars a été convoquée samedi 19 mars, cette fois-ci par le secteur militaire de Mostaganem.
Interpellée par des policiers alors qu’elle ne distribuait même pas de tracts, Dalila risque aujourd’hui un an de prison. « Elle passera en justice le 28 octobre 2011 pour incitation à attroupement non armée aux moyens de tracts non autorisés. La camarade a même été convoquée samedi passé par le secteur militaire de Mostaganem », affirme le CNDDC.
Le jeune Tarek Saidji, membre du bureau local d’Alger du CNDDC, ajoute-t-on dans le même communiqué, a été interpelé arbitrairement par la police le samedi passé au niveau de la place des Martyrs. « Il a été malmené et fiché (empreintes et photographié) », dénonce encore le CNDDC.
Pour tentative d’immolation devant un commissariat de police, Ziouane Hamza et Aldjia Adel, deux jeunes chômeurs originaire d’Ouargla, dans le Sud d’Algérie sont arrêtés et emprisonnés depuis plus 10 jours semaines. « Le chef d’inculpation retenu contre eux est : tentative d’immolation prémédité. Ils sont jusqu’à présent en prison », dénonce encore le comité des chômeurs.
« Nous estimons que ces pratiques visent à intimider nos animateurs. Nous rappelons que ce n’est pas la première fois que la police arrête nos animateurs. La police est aussi entrain d’enquêter sur les animateurs les plus en vue. Au lieu de perdre leurs temps avec nous et gaspiller l’argent du contribuable, il faut que les forces de polices et l’appareil judiciaire s’occupent des corrompus, des voleurs et ceux qui pillent nos richesses », précise-t-on dans le même communiqué.
Le CNDDC exige également la libération inconditionnelle des jeunes chômeurs d’Ouargla et l’arrêt immédiat de toutes les poursuites judiciaires à l’encontre de ses membres.
Tout en se solidarisant avec les enseignants contractuels qui tiennent, depuis trois jours, un rassemblement devant la présidence de la république à Alger, le CNDDC dénonce la féroce répression dont ils étaient l’objet ces protestataires.
Ferhat Saïd