La Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) récuse le bilan présenté par la Commission médicale d’établissement (CME) française, le 7 juillet dernier, classant l’Algérie comme pays le plus endetté auprès des hôpitaux et structures sanitaires de l’Hexagone avec 31,6 millions d’euros d’impayés.
Elle s’en lave les mains et affirme avoir honoré tous ses engagements auprès des structures hospitalières françaises dans le cadre des transferts de malades algériens pour soins à l’étranger.
«La Cnas, en tant qu’organisme officiel responsable de la couverture financière des frais d’hospitalisation des citoyens algériens bénéficiaires de décisions de transfert pour soins à l’étranger, délivrées par la commission médicale nationale, honore, dans le cadre de ses relations conventionnelles, l’ensemble de ses engagements auprès des structures hospitalières françaises d’accueil», liton dans un communiqué de la Cnas, publié hier par l’agence APS.
Du coup, c’est la polémique qui s’installe. D’un côté, la France qui réclame le recouvrement d’un total de 118,6 millions d’euros détenus sur plusieurs pays, dont l’Algérie figure en pole position, et d’un autre l’Algérie, par le biais de la Cnas qui affirme avoir satisfait tous ses engagements envers les structures sanitaires de l’Hexagone. A moins d’un énième stratagème ourdi par des cercles occultes d’outre-mer pour faire pression sur l’Algérie, en cette conjoncture difficile et dangereuse, cette polémique, si elle en est une, n’a pas révélé tous ses secrets.
Pourtant, la Cnas explique clairement que «les relations conventionnelles avec les structures hospitalières françaises d’accueil, font l’objet de réunions d’évaluation périodiques, au cours desquelles sont réglés, en commun accord, l’ensemble des différends, somme toute logique, dans une relation commerciale historique, aussi dense, caractérisée par un partenariat mutuellement avantageux », selon le même communiqué.
A en croire donc l’argumentaire de la Cnas, par laquelle transitent toutes sortes d’opérations de transferts et de prises en charge pour soins à l’étranger, notamment en France, le pays le plus indiqué pour les patients algériens pour plusieurs considérations, aucun litige, du moins officiel, n’est à signaler dans le cadre des clauses contractuelles entre les structures de soins des deux pays.
Avec ce bémol : la Cnas «ne peut, en aucune manière, assumer financièrement les frais occasionnés par des soins prodigués à des personnes non munies d’engagements de prise en charge délivrés préalablement à leur départ», ajoute le même communiqué, ce qui sous-entend que des soins seraient prodigués à des Algériens en France, en dehors du champ de compétence de la Cnas.
Ceci engloberait éventuellement les soins dont bénéficient nombre d’officiels, cadres et autres commis de l’Etat, car ils sont nombreux à recourir aux structures sanitaires de l’Hexagone connues et reconnues pour la qualité de la médecine qu’elles prodiguent. Qu’à cela ne tienne, le chiffre de 31,6 millions d’euros avancé par la CME française dépasse toutes les prévisions, renseignant si besoin est, sur l’opacité et les défaillances de la gestion des prises en charge médicales à l’étranger.
M. A. C