Dette américaine : Signes de récession de l’économie mondiale

Dette américaine : Signes de récession de l’économie mondiale
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Les autorités financières de l’ensemble des Etats, y compris l’Algérie, suivent de près les turbulences des places boursières d’Europe et des Etats-Unis où plane de nouveau le spectre d’une rechute dans une crise financière dont on s’est cru délivré après tant d’efforts déployés depuis 2008 pour regagner la confiance des milieux financiers et voir s’amorcer la reprise de la croissance économique.

La question qui agite les gestionnaires des avoirs en devises est de savoir s’il y a lieu de décider le retrait des capitaux placés aux Etats-Unis sous forme de bons du Trésor et autres placements après que l’agence Standard & Poor’s eut décidé de dégrader la note de la dette américaine de AAA à AA+. Une mesure de précaution qui viserait à éviter une dépréciation de ces placements. S’exprimant sur cette question l’économiste Abderrahmane Mebtoul estime que l’Algérie a intérêt à opter pour le statu quo, donc à ne pas opérer de retrait de ses placements sous forme de bons du Trésor américains arguant du fait que de grands pays ayant placé d’importants capitaux aux Etats-Unis, comme la Chine et le Japon, ont choisi de ne pas retirer leurs fonds tablant sur la solidité de l’économie américaine capable de surmonter les difficultés qui surgissent. Les analystes sont d’autant plus portés à temporiser, que la polémique bat son plein actuellement au pays de l’oncle Sam, l’administration Obama ayant violemment réagi critiquant la décision de l’agence Standard & Poor’s qui aurait commis des erreurs monumentales (quelque 2.000 milliards de dollars). Des critiques auxquelles se sont joints les avis, tout aussi critiques, d’éminents experts américains qui rappellent les erreurs d’appréciation de l’agence lors de précédents événements. Si on observe qu’au niveau du marché obligataire des Etats-Unis la dégradation de la note de la dette américaine est restée sans effet, les investisseurs asiatiques et européens continuant d’acheter les pertes enregistrées au niveau des places boursières un peu partout dans le monde, et notamment en Russie, ne manquent pas de susciter l’inquiétude au moment où un rapport de l’OCDE indique que les principales économies mondiales montrent de nouveaux signes de ralentissement. L’organisation économique des pays développés base ses observations sur son indicateur composite avancé (CLI) conçu pour anticiper les retournements économiques, selon l’AFP, précisant que les indicateurs CLI pour le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni, le Brésil, la Chine et l’Inde continuent à pointer vers des ralentissements de l’activité économique et de conclure que l’annonce de cette dégradation du climat économique international coïncide avec la déroute des marchés financiers lundi à la suite de la décision historique de l’agence de notation Standard & Poor’s de retirer aux Etats-Unis la prestigieuse note AAA. Un ralentissement durable de l’activité économique dans les pays locomotives (Chine, Etats-Unis, pays de l’UE, pays émergents) induirait une baisse de la demande de pétrole avec le risque d’un effondrement du prix du baril qui a amorcé une tendance à la baisse d’une dizaine de dollars. La tendance est réversible si des mesures vigoureuses sont prises pour mettre l’économie mondiale sur le chemin de la reprise de la croissance.

Les dirigeants des pays industrialisés conscients des risques liés au chômage, à l’instabilité multiplient les contacts pour trouver la parade et conjurer les menaces. Les responsables des pays en développement qui redoutent les effets négatifs d’une énième crise financière et économique ne devraient pas laisser l’occasion passer de remettre sur le tapis la question de la réforme des institutions financières internationales et concrétiser leur revendication d’avoir leur mot à dire dans les grandes décisions qui engagent la communauté internationale.

M. Brahim

LG Algérie