Autant l’année 2016 a été une année de débats et de promesses, autant l’année 2017 est appelée à être celle du travail et de la réussite.
L’année 2016 a été l’année de toutes les angoisses, mais aussi des promesses les plus folles. En effet, proportionnellement aux inquiétudes générées par la chute brutale des prix du pétrole et les conséquences fâcheuses qu’elle a eues sur la trésorerie de l’Etat, les assurances et les promesses des responsables politiques, à leur tête le Premier ministre, n’ont pas manqué. «Malgré la violence et les impacts du choc pétrolier, les performances de notre économie et notre capacité à améliorer la croissance demeurent réelles avec notamment, un volume d’importation en baisse de 13,07% par rapport à 2015, des réserves de changes établies à 136,9 milliards de dollars, un taux d’inflation stabilisé à 4,11%, un niveau de liquidité de 1 684 milliards de dinars dans les banques et des crédits à l’économie en augmentation de 9% par rapport à la même période de l’année 2015», a déclaré Abdelmalek Sellal lors de la tripartite de 2016 en s’appuyant sur «les appréciations positives du FMI».
Depuis, les données ont changé un peu et les réserves de changes algérienne ont baissé de 136.9 milliards de dollars à 113 milliards de dollars, mais l’optimisme de Sellal reste le même. Est-ce dû au rétablissement des prix du pétrole qui avoisinaient les 35 dollars alors et qui se sont rétablis à la moyenne de 50 dollars le baril? Non, nous rassure le Premier ministre. Car, selon lui, beaucoup de choses ont été faites entre-temps. «Depuis son indépendance, l’Algérie a bâti un modèle politique et social auquel elle tient et ne veut sous aucun prétexte y renoncer. Les Algériens veulent que leur Etat demeure souverain dans ses décisions et solidaire des plus faibles d’entre eux… Préserver ce modèle a un coût qui, jusque-là, était supporté par l’exploitation des richesses naturelles qui ne pourront plus, à l’avenir, garantir sa pérennité.
Il nous faut donc aller chercher la croissance ailleurs, c’est-à-dire dans la sphère économique réelle, là où l’entreprise publique ou privée, est la clé de voûte», a-t-il indiqué dans ce sens récemment.
C’est dire que le nouveau modèle économique qui a fait couler beaucoup d’encre au cours du deuxième semestre de 2016 repose fondamentalement sur le retour à l’investissement productif et à la souveraineté marchande. Pour ce faire, une batterie de mesures a été prise, notamment dans le cadre de la révision de la Constitution qui consacre solennellement la liberté d’investir et de commercer», le nouveau Code d’investissement qui définit des secteurs prioritaires dans lesquels l’Etat accorde beaucoup d’avantages aux investisseurs ainsi qu’une loi de finances qui ouvre grandes les portes aux capitaux privés (ouverture du capital des entreprises publiques, ouverture du secteur de l’enseignement supérieur aux privés, alignement du secteur sanitaire privé sur le public, possibilité de transfert de capitaux pour investissement à l’étranger, etc.) et redéfinit partiellement le rapport entre la sphère économique et l’Etat.
Il y a eu également des mesures sectorielles qui participent de la mise en place d’un climat des affaires plus souple, notamment le développement de plusieurs services numériques (l’institution de la licence d’importation, linstauration du e-paiement, la signature électronique, la dématérialisation des documents fiscaux et administratifs, etc.). Même la loi du travail, qui constitue un grand tabou dans la sphère politique nationale a été redéfinie sur un nouveau paradigme, à savoir le passage de la protection du salariat à celle du patronat. A rappeler en outre que les secteurs des impôts et des douanes, ont également subi des actions de redressement et de modernisation à travers notamment une association triangulaire pour une meilleure gestion du secteur du commerce extérieur, rassemblant les services des deux secteurs autour des modalités et procédures d’ouverture de demandes d’importation et d’exportation.
Désormais donc, la sphère économique, même si elle reste contrôlée plus ou moins directement par l’Etat, a acquis une telle autonomie qu’elle peut se développer avec beaucoup moins de contraintes que par le passé. Ces éléments, pour modestes qu’ils soient compte tenu des grands défis qui s’imposent et de la place que l’Algérie est appelée à occuper dans la sphère économique régionale et internationale, constituent néanmoins une belle promesse pour les années à venir et ce, d’autant plus que, ces mesures prises sont une étape dans un processus de réformes qui ne fait que commencer. Maintenant que le terrain est plus ou moins bien préparé pour entamer une dynamique de diversification de l’économie nationale et de son déploiement à l’échelle continentale et internationale, L’année 2017 est appelée à être l’année de tous les espoirs.