Les dégâts causés par les catastrophes naturelles dans les différentes régions du pays en 2018 s’élevaient à 53 milliards de dinars, soit un peu plus de 800 millions de dollars.
Le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlane, a réagi, jeudi dernier, lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, à la multiplication des dégâts et des malfaçons constatées, ces derniers mois, sur les ouvrages d’art, notamment les routes et les échangeurs. Pour un aveu, c’en est un, M. Zaâlane a indiqué que “la réalisation de nouveaux échangeurs requérait des études techniques et financières approfondies”. Citant l’exemple de la détérioration des tronçons de la RN1 dans la wilaya de Tamanrasset, dont les travaux de réhabilitation ont été confiés à une entreprise privée en 2014, mais toujours pas entamés, le ministre a fait savoir que son département avait dressé le constat nécessaire et procédé au changement du staff supervisant cette opération à la direction des travaux publics de la wilaya. À cet effet, une enveloppe de 550 milliards de centimes a été consacrée pour la prise en charge de 217 km sur différents tronçons de la RN1 qui constitue par ailleurs un chantier important, précise le ministre, ajoutant que trois entreprises publiques ont entamé la réalisation de plus de 200 km sur cet axe. Ceci dit, le ministre de tutelle n’a pas évoqué l’ensemble des tronçons affectés par les malfaçons, notamment celui de la RN12 ou encore des axes qui se détériorent sur l’autoroute Est-Ouest. En revanche, le délégué national aux risques majeurs au ministère de l’Intérieur, des Collectivités locale et de l’Aménagement du territoire, Tahar Melizi, a révélé que les dégâts causés par les catastrophes naturelles dans les différentes régions du pays en 2018 s’élevaient à 53 milliards de dinars, soit un peu plus de 800 millions de dollars. Ce responsable, qui intervenait à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de la commune, a affirmé que l’Algérie avait connu, les deux dernières années, des catastrophes naturelles dangereuses, à l’image des inondations, des tempêtes et des incendies de forêts qui ont provoqué d’importants dégâts matériels et humains. En plus des cultures agricoles, des maisons et des écoles, des dizaines de tronçons routiers ont été détériorés, voire fermés à la circulation routière, durant l’année 2018, provoquant un ralentissement dans l’activité économique. “En dépit des mesures initiées et de la mobilisation de tous les moyens humains et matériels nécessaires, ces catastrophes ont révélé un déficit en matière de prévision et de gestion de ces phénomènes”, a avoué M. Melizi. Celui-ci rappellera que l’Algérie avait pris plusieurs mesures pour faire face à ces dangers par “le renforcement du cadre législatif et les projets de développement”. En parallèle, ce responsable a estimé qu’il était temps “de rattraper le retard en matière de gestion de catastrophes par le parachèvement du cadre juridique, le renforcement des institutions concernées, la formation des responsables et la sensibilisation des citoyens”.
Pour lui, “la prochaine étape dans la gestion des risques exige l’actualisation de la stratégie nationale en la matière, le parachèvement des plans sectoriels, l’élaboration de stratégies locales et un travail sérieux de la part des responsables en charge de la mise en œuvre de cette stratégie”, soulignant, dans ce cadre, que “les responsables locaux ne sont pas préparés pour remplir ces missions. La majorité des textes de loi relatifs à la lutte contre les risques majeurs sont dépassés. Il est temps de les adapter et de renforcer les capacités des collectivités locales en la matière”.
FARID BELGACEM