Détenus rifains du hirak au Maroc: Grève de la faim collective et illimitée

Détenus rifains du hirak au Maroc: Grève de la faim collective et illimitée

Devant la fuite en avant des autorités marocaines, doublée d’une répression féroce des manifestants dans le Rif, les détenus du Hirak vont entamer une grève de la faim collective illimitée.

Les détenus du mouvement rifain Hirak ont décidé d’adopter une autre forme de contestation, face au refus des autorités de les libérer et aux violations dont ils sont victimes depuis leur arrestation, fin mai dernier. Lors de la visite que lui a rendue récemment son frère, Mohamed, Nabil Ahamjik, le bras droit de Nasser Zefzafi, qui est détenu à la prison d’Oukacacha de Casablanca, l’a informé de la décision des prisonniers du Hirak d’entamer, dans les jours prochains, une grève de la faim collective et illimitée.

Selon le site rifonline qui a rapporté l’information, Nabil Ahamjik a précisé qu’il s’agit d’une nouvelle forme contestataire, nommée “l’innocence ou la mort”. C’est la seconde fois que les détenus du Hirak recourent à la grève de la faim pour protester contre leur incarcération. Pendant ce temps, les manifestations se poursuivent dans la région du Rif, notamment à Al Hoceïma et au village d’Imzouren, malgré une violente répression policière.

Samedi, c’est à Casablanca que s’est déroulée une autre manifestation de soutien, selon les images postées sur la page facebook de Araghi.tv. “Ya Makhzen ! Nous sommes tous des Zefzafi”, scandaient les participants à ce rassemblement. L’élan de solidarité se poursuit en Europe notamment, où des manifestations se sont déroulées dans de nombreuses villes. Hier, c’est la capitale française, Paris, qui était au rendez-vous d’une marche de solidarité à l’appel du Comité de soutien au mouvement contestataire rifain, Ile-de-France.

La veille, un sit-in de solidarité avec le mouvement contestataire du Rif avait eu lieu à Lyon, devant la statue équestre de la place Bellecour. Les dizaines de manifestants qui ont participé à ce rassemblement, premier du genre dans la région Rhône-Alpes-Auvergne, ont appelé l’État marocain à libérer les détenus du Hirak et répondre aux revendications sociales et économiques exprimées par la population rifaine. Des marches similaires ont été organisées samedi à La Haye aux Pays-Bas, à Bonn devant un siège de l’ONU, et à Düsseldorf en Allemagne.

Interrogé à la télévision marocaine samedi soir sur les causes de la dégradation de la situation à Al Hoceïma qui connaît des protestations sociales sans interruption depuis plus de huit mois, le Premier ministre marocain Saâdeddine El-Othmani s’est contenté de rétorquer : “Je ne peux pas tout expliquer.” Selon lui, deux axes de réponse existent pour expliquer cette situation : “Le social et le politique.”