Détenus palestiniens: le Parlement européen et le Conseil des droits de l’homme interpellés

Détenus palestiniens: le Parlement européen et le Conseil des droits de l’homme interpellés
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PARIS – L’ONG Euro Palestine a interpellé le Parlement européen et le Conseil des droits de l’homme de l’Onu pour faire pression sur Israël et l’obliger à se conformer au droit international et humanitaire et mettre fin à l’usage de la politique de la détention administrative à l’encontre des détenus palestiniens.

« Une telle politique constitue une violation flagrante du droit international et humanitaire et des valeurs humaines », a relevé l’ONG qui condamne ces « graves violations et ce traitement cruel et inhumain y compris les châtiments, l’humiliation psychologique et physique et la privation de soins de santé » observant que c’est « une violation du droit international qui doit cesser immédiatement ».

L’ONG révèle ainsi que plus de 200 Palestiniens dont 21 députés du Conseil législatif palestinien (Parlement) sont actuellement détenus dans les geôles israéliennes par Israël en vertu de la politique de la « détention administrative » et déplore qu’ils soient soumis à « la torture physique et morale, à l’isolement, et à plusieurs autres abus et sont délibérément privés de soins médicaux pour les maladies chroniques et des visites de leurs familles ».

Des milliers de prisonniers et détenus politiques palestiniens ont été soumis à la politique de la détention administrative, c’est à dire une incarcération sans inculpation ni procès, et pour des durées illimitées, en violation flagrante des lois et des conventions internationales qui donnent aux prisonniers le droit d’avoir un procès équitable.

La politique de la détention administrative « viole toutes les conventions et viole la loi israélienne elle-même en utilisant cette politique chaque jour sous forme d’une punition collective contre le peuple palestinien », constate également cette ONG qui rappelle que ces conditions inhumaines ont poussé plus de 200 prisonniers à observer la plus longue grève de la faim le 24 avril dernier pour mettre fin à la politique de la détention administrative.

Israël se sert de ce régime comme une véritable politique depuis 1948, et y a progressivement eu recours dans tous les territoires occupés depuis 1967.

Depuis des dizaines d’années, des milliers de Palestiniens ont été emprisonnés en tant que « détenus administratifs » sans qu’aucun d’entre eux ne soit informé de la raison de son emprisonnement.

Beaucoup d’anciens détenus racontent que le jour même où leur ordre de détention est venu à terme, alors qu’ils se trouvaient dans la cour de la prison, un nouvel ordre leur a été adressé et qu’ils ont dû faire demi-tour et entamer une nouvelle période de détention. Les conséquences psychologiques pour eux et pour leur famille sont incommensurables, rapporte par ailleurs l’ONG.

« Cette situation ne pourrait perdurer sans le soutien politique, économique et militaire des Etats occidentaux envers Israël », s’insurge également cette ONG qui considère que la détention administrative devrait être « une préoccupation » pour toute la communauté internationale et que le rôle de la société civile est « aussi important » pour dénoncer l’occupation et la colonisation de la Palestine, à travers notamment  la campagne Boycott-désinvestissement-sanctions (BDS) contre Israël.