Détenus d’opinion : une grève de la faim secoue la prison d’El Harrach

Détenus d’opinion : une grève de la faim secoue la prison d’El Harrach

Une quarantaine de détenus d’opinion et du Hirak, tous incarcérés à la prison d’El Harrach à Alger, ont décidé d’entamer une grève de la faim pour protester contre leur emprisonnement, indiquent des avocats.

Selon l’avocat connu pour son engagement envers les détenus d’opinion et du Hirak, Me Abdelghani Badi, pas moins de 40 détenus ont décidé de recourir à une grève de la faim pour dénoncer leur incarcération et les poursuites portées à leur encontre.

Dans une publication postée jeudi dernier sur les réseaux sociaux, l’avocat indique que des détenus ont pris cette décision pour protester contre « les poursuites et les fausses accusations dont ils sont les victimes ». D’autres ont décidé d’entamer la grève de la faim pour dénoncer « la prolongation abusive de leur détention provisoire ».

Selon lui, des « détenus du Hirak » lui ont affirmé lors de sa visite jeudi dernier à la prison « que plus de quarante prisonniers du Hirak avaient décidé d’entamer une grève de la faim à partir du 28 janvier ».

Une action « coïncidant avec le 64e anniversaire de la grève des Huit Jours, en 1957 »

Interrogé par le quotidien Liberté, Me Abdelghani Badi soutient que plusieurs détenus parmi les grévistes « ont entrepris cette action, coïncidant avec le 64e anniversaire de la grève des Huit-Jours, en 1957, pour protester contre l’article 87 bis sur la base duquel ils sont accusés de “terrorisme” ».

Pour rappel, l’article en question stipule qu’il est considéré, entre autres, d’acte terroriste « toute personne œuvrant ou incitant par quelque moyen que ce soit, à accéder au pouvoir ou à changer le système de gouvernance par des moyens non constitutionnels ».

Ainsi, ces détenus « rejettent formellement et fondamentalement les qualifications contenues dans cet article dont ils sont victimes », refusant « ce qualificatif et ne se considèrent pas comme des terroristes, mais de simples citoyens ayant exprimé publiquement leur opinion », souligne l’intervenant.