Détenu d’opinion mort en prison : sa famille dépose plainte

Détenu d’opinion mort en prison : sa famille dépose plainte

Hakim Debbazi, 55 ans et père de 3 enfants à Hadjout dans la wilaya de Tipaza, était activiste du Hirak pacifique. Arrêté le 22 février 2022, il a été mis en détention provisoire dans la prison de Koléa. Il est décédé le 24 avril dernier. Selon des avocats, le défunt s’est vu refusé une demande de liberté provisoire, qui a été introduite à cause de son état de santé inquiétant.

Face à ce décès, les réactions n’ont pas tardé à tomber. De son côté, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), appelle les autorités judiciaires à informer « l’opinion publique sur tous les détails; circonstances et causes de cette disparition tragique. »

D’un autre côté, Amnesty International et EuroMed Rights ont affirmé qu’«une enquête judiciaire indépendante doit être mise en place pour éclaircir les circonstances de ce décès».

La famille de Hakim Debbazi porte plainte

Selon les avocats du défunt, une action en justice a été engagée par la famille d’un détenu d’opinion décédé en prison, le mercredi 4 mai 2022, contre l’Etat algérien pour « homicide involontaire » et « non-assistance à personne en danger ».

C’est dans un communiqué que les avocats de la défense ont précisé que Hakim Debbazi a été « retrouvé mort dans des circonstances troubles, dans la prison de Koléa ». Selon l’avocate Heloise Sadeg, tante maternelle du défunt détenu, cité par le quotidien français Le Monde, une plainte a été déposée le mercredi 4 mai au tribunal de Sidi M’hamed à Alger. Un milliard d’euros sont réclamés pour réparation, toujours selon la tante de Hakim Debbazi.

Le silence du ministère de la justice déploré par les avocats

Encore selon le même quotidien français, l’avocate et tante maternelle du détenu mort à la prison de Koléa, Heloise Sadeg, estime que « le directeur de la prison de Koléa, le directeur général des prisons, le juge d’instruction, le ministre de la justice et l’Etat algérien » sont « responsables de ce drame national qui a ému toute l’Algérie en plein mois de Ramadan », a-t-elle expliqué à l’AFP. Maitre Tarek Mektoub, l’un des avocats de la famille, a aussi précisé que tout le monde est concerné par la plainte déposée suite au décès de Debbazi, « y compris le juge d’instruction qui l’a écroué ».

Les avocats de la défense ont déploré le « silence assourdissant » du ministère de la justice qui « n’a toujours pas donné d’explication ou fait une autopsie pour déterminer les causes réelles du décès du détenu politique », selon ce qui a été rapporté dans leur communiqué.