Détention de Dalila Touat : les inquiétudes d’associations féministes

Détention de Dalila Touat : les inquiétudes d’associations féministes

La condamnation de l’enseignante Dalila Touat « pour des publications sur Facebook », à 18 mois de prison ferme, continue de susciter des réactions des activistes et de la société civile en Algérie.

Cette fois-ci, c’est des associations féministes algériennes qui ont dénoncé, dans un communiqué commun, la détention « arbitraire de Dalila Touat », l’activiste de Mostaganem, et « le harcèlement judiciaire » qu’elle a subie pour de simples publication sur les réseaux sociaux.

Le communiqué, rendu publique hier mardi 9 février, a été signé par : « Femmes algériennes pour un changement et pour l’égalité », « le réseau Wassila », « journal féministe algérien », « Djazaïrouna », « Rassemblement algérien des femmes (Rafd) », « le Collectif des femmes de Constantine » et « le Collectif libre des femmes de Béjaïa ».

Dans leur communiqué, ces associations et collectifs, issus du mouvement féministe algérien, rappellent d’emblée que Dalila Touat « est injustement incarcérée et condamnée dans deux affaires distinctes ».

Elle a été condamnée de « deux ans de prison sans mandat de dépôt pour la première et 18 mois de prison ferme pour la seconde ». Des condamnations jugées par ces associations « de lourdes », pour les faits reprochés à la détenue.

« Elle n’a fait qu’exprimé son point de vue »

Les associations signataires du document estiment que l’enseignante de 45 ans n’a fait qu’exprimer son point de vue et exercer son droit à la liberté d’expression ». Pour dénoncer son incarcération injuste, Touat a entamé une grève de la faim, et c’est ce qui inquiète également ces associations.

Le document signale, en effet, que Dalila Touat « s’est remise en grève de la faim ». Elle dénonce également via cette grève « les conditions intolérables de son emprisonnement ».

Selon les militantes féministes signataires du communiqué, la détenue a été victime de « propos injurieux, mauvais traitement et intimidation ». De ce fait, elles soutiennent : « nous tiendrons pour responsables les autorités pour toute détérioration éventuelle de son état de santé ».

Les activistes ont également réitéré, à l’occasion, leur soutien à la militante Naïma Abdelkader, « incarcérée et poursuivie arbitrairement », ainsi que d’autres militantes, exigeant « leur libération immédiate et inconditionnelle ».

Il convient de rappeler que l’ancienne représentante des chômeurs de la wilaya de Mostaganem Dalila Touat avait été condamné, le lundi 18 janvier dernier, par le tribunal de Mostaganem à une peine de 18 mois de prison ferme.