Destruction du siège du gouvernement des islamistes palestiniens,Israël cible les symboles du pouvoir du Hamas à Ghaza

Destruction du siège du gouvernement des islamistes palestiniens,Israël cible les symboles du pouvoir du Hamas à Ghaza

La ville de Ghaza était hier en feu après les bombardements qui ont ciblé le siège du gouvernement et des institutions sécuritaires et universitaires

Israël visait, hier, les symboles du pouvoir du Hamas à Ghaza et mobilisait parallèlement ses réservistes, laissant planer la menace d’une prochaine invasion terrestre de l’enclave palestinienne.

Des bombardements israéliens intensifs sur la bande de Ghaza ont fait hier neuf morts et détruit le siège du gouvernement du Hamas, tandis que 20.000 réservistes ont rejoint leurs unités, la plupart à la périphérie de l’enclave palestinienne. Depuis le lancement mercredi de l’agression militaire israélienne «Pilier de défense», 42 personnes, 39 Palestiniens et trois Israéliens, ont péri et plus de 400, dont environ 385 Palestiniens, été blessées.

Neuf Palestiniens, dont au moins cinq résistants du Hamas, ont trouvé la mort hier, selon des sources médicales palestiniennes. Outre le siège du Hamas ont été touchés par les frappes le quartier général de la police à Ghaza, l’Université islamique et le stade Palestine, la principale enceinte sportive de Ghaza. Les frappes aériennes se poursuivaient par intermittence. Quelque 180 raids aériens ont été effectués dans la nuit de vendredi à samedi, selon un décompte de la télévision israélienne. Dans la ville de Ghaza, les habitants vivaient dans la peur. «Ce que j’ai vu aujourd’hui, c’est comme un film d’horreur devenu réalité», affirme Soha, 18 ans. «C’est un miracle que nous soyons encore en vie». Une porte-parole militaire de l’armée d’occupation israélienne a fait état de «plus de 830 frappes» contre Ghaza depuis mercredi. Au moins 610 roquettes ont par ailleurs été tirées de la bande de Ghaza contre Israël, dont 230 ont été interceptées par le système antimissile Iron Dome, selon elle. Quatre soldats israéliens ont été blessés hier matin par une roquette qui a atteint la région d’Eshkol, limitrophe du territoire, dans le sud d’Israël, selon la même source. Quatre roquettes ont été tirées en début d’après-midi contre Ashdod (sud), touchant un immeuble et un véhicule, selon l’armée israélienne. Une voiture touchée a pris feu, a constaté un journaliste de l’AFP.

La branche armée du Jihad islamique a revendiqué ces tirs. La confrontation avait franchi vendredi une étape supplémentaire avec le tir d’une roquette tombée – sans faire de victime – en Cisjordanie à cinq kilomètres au sud-ouest de Jérusalem. C’est la première fois qu’une roquette tirée de la bande de Ghaza tombe si près de la Ville Sainte, à environ 65 km de l’enclave palestinienne. Jeudi et vendredi, trois roquettes étaient tombées dans la région de Tel-Aviv, capitale d’Israël, dont deux en mer. Il s’agissait des tirs de Ghaza qui ont atteint le plus profondément le territoire israélien. Quelque 20.000 réservistes de l’armée, rappelés en urgence, avaient rejoint leurs unités hier matin. Vendredi, le cabinet de sécurité israélien avait approuvé la mobilisation de 75.000 réservistes.

Israël a, par ailleurs, bloqué toutes les routes principales autour de l’enclave palestinienne près de laquelle se massaient des transports de troupes blindés et des bulldozers. Israël, dont le Premier ministre est en pleine campagne électorale, avait lancé son opération en assassinant dans un raid aérien le chef militaire du Hamas, Ahmed Jaabari, le plus important responsable tué depuis la dévastatrice agression de décembre 2008-janvier 2009, qui n’avait réussie que temporairement à arrêter les tirs de roquettes