37 des 41 nouveaux députés et membres du comité central ont signé des déclarations de soutien pour le maintien de Belkhadem à la tête du FLN. Une manoeuvre qui vise à réunir au moins 170 signatures de membres du comité central, c’est-à-dire la moitié des membres de cette instance. S’il réussit à les réunir, il ne sera pas obligé d’organiser le vote. Une issue qu’il veut à tout prix éviter.
Abdelaziz Belkhadem aurait renoncé au recours aux urnes et avancé la date du comité central du FLN, pour trancher son différend avec les membres contestataires du comité central du FLN.
«Belkhadem s’est rétracté et ne veut plus aller à l’urne lors de la réunion ordinaire du comité central le 15 juin», a affirme un membre dissident des plus influents des centralistes contestataires..
«Nous demandons sa démission avant la réunion du comité central pour éviter au parti et au pays une grave crise qui risque d’avoir des conséquences sur sa stabilité», a déclaré de son côté Boudjemaâ Haïchour, l’un des opposants les plus virulents au SG du FLN.

En fait, Abdelaziz Belkhadem a adopté une nouvelle stratégie pour contrer les centralistes contestataires, forts de l’appui de 210 membres du comité central, instance souveraine entre deux congrès du parti.
Le chef du FLN veut d’abord isoler ses adversaires, puis les écarter définitivement des instances du parti. «Belkhadem veut rallier à son camp le plus grand nombre de membres du comité central. Il a commencé vendredi dernier lors de sa réunion avec les députés. Sur 41 députés membres du comité central, 37 lui ont apporté leur soutien pour rester à la tête du parti. Ils ont signé des déclarations de soutien en sa faveur», explique un haut cadre de l’exparti unique.
La manoeuvre de Belkhadem vise à réunir au moins 170 signatures de membres du comité central, c’est-à-dire la moitié des membres de cette instance. «S’il réussit à les réunir, il ne sera pas obligé d’organiser le vote. Le jour de la réunion, il défiera ses adversaires de dévoiler leurs soutiens», ajoute la même source. «Belkhadem est convaincu qu’il réussira.
Il sait qu’au sein des contestataires, il y a un noyau dur, mais aussi des membres qui peuvent changer d’avis», explique ce haut responsable. Et pour convaincre des membres du comité central de se rallier à lui, Belkhadem ne manque pas d’arguments. «Il va proposer des postes au gouvernement qui sera dominé par le FLN, à l’APN où son parti est majoritaire. Il y a aussi les élections locales prévues en octobre prochain. Le FLN raflera la mise parce que la loi électorale lui est favorable».
Des avantages que les contestataires et les redresseurs ne pourront pas mettre sur la balance pour garder les 210 membres signataires des formulaires de retrait de confiance le 19 mai dernier lors de la réunion des contestataires à Alger.
Mais Belkhadem qui se prévaut en privé du soutien, ou à défaut, la neutralité bienveillante du président Abdelaziz Bouteflika, a subit un revers puisqu’il a été obligé de cautionner l’élection de Larbi Ould Khalifa au perchoir de L’APN, alors qu’il avait promis cette fonction prestigieuse Harraoubia.
Pour les contestaires, c’est bien là un signe que le président d’honneur du Parti ne cautionne pas aveuglement Belkhadem, dont les ambitions affichées à lui succéder l’irritent au plus haut point.
Pour les anti-Belkhadem, il s’agit de contrer à plus ou moins court terme la stratégie qui tend à les écarter, à nommer un nouveau bureau politique et convoquer un congrès extraordinaire du parti, pour en assurer le contrôle. Pour ce faire il lui faudra eviter un vote à bulletin secret qui risque de lui être fatal, ses obligés pouvant lui tourner le dos.