Destinés aux hospitalo-universitaires : L’APW de Béjaïa va acquérir 30 logements promotionnels

Destinés aux hospitalo-universitaires : L’APW de Béjaïa va acquérir 30 logements promotionnels

“Pourquoi le ministre de la Santé n’a-t-il pas pris en charge ce problème de logements dont souffrent nos hospitalo-universitaires ?”

Afin de lever la contrainte majeure que rencontrent les médecins spécialistes du CHU Khellil-Amrane, à savoir le manque de logements de fonction, l’Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa vient de prendre la décision d’acquérir une trentaine de logements dans les prochains jours.

Une décision jugée “historique” par l’ensemble des membres ayant pris part à la réunion extraordinaire, tenue jeudi dernier à la salle des délibérations de l’APW de Béjaïa, dédiée justement à ce problème récurrent lié à l’absence de logements pour les hospitalo-universitaires de la même ville.

Outre le président de l’APW, Mohamed Bettache, et les chefs des groupes d’élus issus des différentes formations politiques y siégeant, cette réunion a vu la présence du DG du CHU de Béjaïa, Pr Abdelmalek Danoune, du recteur de l’université Abderrahmane Mira, Pr Boualem Saïdani, du directeur de la santé et de la population de la wilaya, Seddik Benbouzid, et du directeur de l’administration locale (DAL).

LG Algérie

Bien que la décision d’acquérir trente logements qui devraient être inscrits à l’indicatif de la wilaya ait fait le consensus entre les membres de l’APW qui ont approuvé le principe à l’unanimité, il n’en demeure pas moins que ces derniers ne se sont pas entendus sur le montant de l’enveloppe financière à dégager ni sur les modalités pratiques de cette transaction immobilière.

Toutefois, il a été convenu de mettre en place une commission élargie aux services des Domaines, de la direction du logement et des équipements publics (DLEP), de l’Agence foncière de la wilaya, de l’Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI), de l’Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI), qui devrait se pencher en urgence sur ce dossier.

Cette commission ad hoc, qui devrait se réunir dans le courant de cette semaine, aura à trancher, entre autres, sur quel type de logements, le prix de l’unité et auprès de quel promoteur acheter les trente appartements qui seront destinés aux hospitalo-universitaires de Béjaïa, dont les 23 professeurs de médecine qui occuperont le poste de chef de service.

Quant au financement de ces logements d’astreinte, les membres de l’APW vont puiser le montant de la transaction dans le budget supplémentaire (BS) de l’exercice en cours, et en cas d’insuffisance de fonds, la différence sera prélevée du prochain budget primitif (BP). Il faut dire que ce geste de l’APW, fortement applaudi par les responsables du secteur de la santé, est perçu comme une véritable bouffée d’oxygène pour le CHU de Béjaïa qui en est toujours à ses balbutiements.

Lors de ses différentes interventions jeudi dernier, le recteur de l’université de Béjaïa n’a pas cessé, d’ailleurs, de rappeler à chaque fois qu’“en dépit des résultats probants réalisés par sa première promotion, la faculté de médecine, créée à l’arraché en 2007, demeure toujours fragile”.

Lui emboîtant le pas, le DG du CHU Khellil-Amrane a insisté sur la nécessité de juguler cette crise de logements afin de ne pas perdre d’éminents professeurs en médecine, à l’image du Pr Kara, l’un des meilleurs orthopédistes algériens, qui risquent de quitter Béjaïa faute d’hébergement.

“Si on avait à notre disposition des logements de fonction, on aurait fait du CHU de Béjaïa une destination privilégiée de sommités en médecine et en chirurgie. Il y a beaucoup de professeurs qui voudraient venir travailler ici, à condition qu’ils soient logés”, a affirmé Pr Danoune.

Pour sa part, l’élu du FFS, Boualem Mimouni, président de la commission aménagement du territoire, a déploré ce qu’il qualifie “d’attitude méprisante” dont fait preuve le ministère de la Santé envers la wilaya de Béjaïa. “Pourquoi n’a-t-il pas pris en charge ce problème de logements dont souffrent nos hospitalo-universitaires ? Est-ce que cette wilaya n’a pas le droit de bénéficier de programmes de développement au même titre que les autres régions du pays ?”, s’est-il interrogé.