Yazid Alilat

C’est ce qu’a affirmé, hier lundi, Abdelouahab Smati, directeur central chargé des Ressources en eaux non conventionnelles au ministère des Ressources en eau. Il a expliqué à la Radio nationale que l’Etat a eu recours, dans les années 2000, aux «eaux non conventionnelles, et cela a été une alternative, qui fait partie de la stratégie nationale en termes de ressources hydriques.» Il a souligné que durant les 20 dernières années, il y a eu un déficit pluviométrique de 30% et donc «l’utilisation des ressources non conventionnelles était appropriée, et graduellement nous avions ciblé les régions de l’ouest du pays parce que ce sont elles qui ont subi ce déficit d’une manière assez importante.» Selon M. Smati, «la part des ressources non conventionnelles dans l’alimentation en eau potable est de 2,2 millions de m³/jour, soit 17% de l’alimentation en eau potable, 50% sont produites à partir des eaux souterraines et 33% des eaux de barrages».
Pour le choix des stations de dessalement afin de faire face au stress hydrique, il a expliqué que «l’optique des stations de dessalement devait être graduelle, à commencer par les régions centre et ouest, impactées par le déficit pluviométrique en 2003. L’étude avait défini 13 stations, dont celles de Bejaia et Annaba, et augmenter la capacité des stations de dessalement.» Cependant, les difficultés financières enregistrées, à partir de 2014 «ont retardé la réalisation des stations de Zeralda, d’une capacité de 230.000 m³/jour pour alimenter Alger, ainsi que celles d’El Tarf, de Bejaia, de 50.000 m³/j extensible à 100.000 m³/j, puis celle de Skikda de 70.000 m³/j pour alimenter l’usine d’engrais phosphatés et la région en eau potable.» Les prévisions tablent sur 14 stations de dessalement, alors qu’initialement, le plan en prévoyait 13. Le coût global est de 2,7 milliards de dollars, a indiqué M. Smati, qui a précisé qu’une station de dessalement d’eau de mer de 200.000 m³ coûte entre 250 et 300 millions de dollars. Il a annoncé, d’autre part, la possible création, par le ministère, d’un «grand groupe industriel pour sécuriser et maintenir nos futures stations de dessalement.»
Le même responsable au ministère des Ressources en eau a indiqué qu’actuellement, l’Algérie compte 84 barrages, et «on sera à 85 bientôt». «Il y a l’option du dessalement d’eau de mer et le recyclage des eaux usées, avec la sécurisation des régions côtières et le transfert d’une partie de cette eau vers les régions agricoles et les Hauts Plateaux, et laisser les ressources souterraines se reposer et revenir à leur état initial», a-t-il souligné, avant de préciser qu’il y a 148 stations d’épuration et «nous sommes à 900 millions de m³ d’eau épurée. Mais, l’objectif primaire n’était pas la récupération mais la protection du littoral, protéger les villes de 100.000 habitants et plus et préserver la ressource en eau, qui est à l’amont des barrages en construction et en exploitation.»