Ayant été sollicité pour prendre en main les rênes de la sélection en remplacement d’Abdelhak Benchikha, au lendemain de la débâcle des Verts à Marrakech sur le score sans appel de 4 à 0, le technicien bosniaque a réussi, au bout de quelques jours, à incarner une nouvelle philosophie aux joueurs algériens. Ainsi donc, il a toujours misé sur une manière idoine de mener ses poulains partout où il a travaillé.
Le Bosniaque ne badine pas avec la discipline. En outre, il est connu pour être un entraîneur intransigeant qui pousse ses capés vers l’avant. Pour ce faire, seuls les plus en forme sont dignes de porter le maillot national. Enfin, contrairement aux autres techniciens nationaux, il ne croit pas à la superstition, car, pour lui, le lieu où se joueront les rencontres n’est pas important quand la volonté pour y arriver existe.
Aussi donc et avec pratiquement le même effectif, l’entraîneur des Verts a réussi à instaurer une concurrence à la fois rude et loyale au sein de son effectif, puisque les joueurs eux-mêmes avouent. «Même si on ne joue pas, on sait que le coach est juste et qu’il ne va léser personne. Il ne fera jouer que les meilleurs, et du coup, on ne peut qu’accepter ses choix», nous dira un joueur de l’EN. C’est pour dire que, contrairement au passé, aucun joueur n’est certain de jouer, ce qui pousse chaque joueur à donner tout ce qu’il a dans le ventre que ce soit lors des séances d’entraînement ou lors du match. Et cela, on l’a bien vu avant-hier lors de la rencontre face à la RCA, puisque tous les joueurs qui ont pris part à cette rencontre se sont donnés à fond. Mieux encore, certains avaient même du mal à marcher au coup de sifflet final de l’arbitre tellement ils avaient mal par tout après avoir parcouru des kilomètres sur le terrain.
La discipline,
son cheval de bataille
Vahid Halilhodzic n’est pas un inconnu pour le grand public algérien. D’ailleurs, avant sa venue en EN, l’histoire plaide en sa faveur, lui qui ne tolère jamais le moindre écart disciplinaire. En témoignent les cas des joueurs, jadis indispensables sur l’échiquier des différents entraîneurs qui se sont succédé à la barre technique des Fennecs. A l’image de Boudebouz qui n’a pas été convoqué, malgré le fait qu’il soit étincelant avec son club français, Sochaux, en étant l’auteur de prestations de premier ordre. Toutefois, déclinant une première convocation de Vahid, ce dernier a fini par se passer des services du milieu droit du FC Sochaux, montrant ainsi à tout le monde qu’il ne saurait faire appel à des joueurs qui ne se soumettent pas à ses ordres.
La forme des joueurs : critère de sélection
L’arrivée de Vahid Halilhodzic à la tête de la barre technique de l’EN a laissé apparaître une vérité que beaucoup ont constaté, à savoir que le néo-entraîneur des Verts prône une nouvelle politique en terme de sélection de joueurs susceptibles de jouer. De ce fait, pour lui, il ne peut être sélectionné que celui qui est à 200% de ses moyens. Ainsi, les meilleurs joueurs du moment sont dignes d’être réhabilités. Pour rappel, constatant que Ziani n’était pas à 100% vu qu’il revenait de blessure, il n’a pas jugé utile de le convoquer, arguant qu’il y a des éléments plus remuants pour défendre les couleurs nationales. D’ailleurs, la convocation de Boudjenah répond à cet impératif. Venant d’une division inférieure (RCGO), Boudjenah aura été la surprise pour tout le monde, car il a gravi les échelons. Sitôt contacté par l’USMH, il rejoint l’EN des U23, ensuite il a fini par être sollicité par Vahid. En résumé, pour l’ex-entraîneur de la Côte d’Ivoire, seule la forme des joueurs constitue son critère de sélection.
A présent, nul n’est indispensable
En se passant de Ryad Boudebouz, Karim Ziani et Hameur Bouazza qui était l’unique buteur des Verts lors de sa dernière sortie à Dar Essalam face à la Tanzanie, Vahid Halilhodzic a tout simplement voulu montrer à l’opinion publique et à tous ses joueurs qu’aucun joueur n’était à présent indispensable quels que soit en son statut, sa forme et ses qualités, si ce dernier n’adhère pas à sa politique. Du coup, après la prestation d’hier, les supporters ont presque oublié de parler des absents après le match, ce qui n’aurait pas été le cas si les Verts n’avaient pas réussi un bon match. C’est pour dire que, désormais, quelle que soit l’importance de la rencontre, aucun élément n’est sûr de figurer et dans les 23 et dans les 18, et encore moins dans le onze. S. A.
