Désormais fumer dans un lieu public se paye : Une amende de 2000 à 5000 DA

Désormais fumer dans un lieu public se paye : Une amende de 2000 à 5000 DA

Mesure n La nouvelle loi sur la santé pourrait infliger une amende aux fumeurs dans les lieux publics pouvant atteindre les 2 000 DA, voire les 5 000 DA pour les récidivistes.

Cependant, les dispositions réglementaires de lutte contre le tabagisme dans les lieux publics, demeurent méconnues par les citoyens, faute de vulgarisation et de sensibilisation. Les professionnels de la santé recommandent, dans ce sens et avant toute application de cette nouvelle mesure, un travail d’explication et de vulgarisation à l’adresse des citoyens afin de parvenir à une meilleure compréhension de la question et, par conséquent, aboutir aux objectifs escomptés.

Le Dr Moussaoui Mustapha, président de l’association «El Badr» de lutte contre le cancer, affirme, de son côté, que l’interdiction doit passer par des étapes, dont «la sensibilisation sur les dangers du tabac, la création des espaces non-fumeurs, la réservation d’un endroit dédié uniquement aux fumeurs dans les entreprises suivie d’une interdiction totale de fumer avant de décréter une amende contre la personne et le propriétaire du lieu de la contravention».

La lutte contre ce fléau qui menace la santé publique représente un «défi social», a souligné, hier mercredi, le ministre de la Santé à l’occasion de la célébration de la Journée nationale anti-tabac. Estimant que l’Algérie est exposée au danger du tabagisme, le ministre a évoqué l’enquête réalisée par le ministère qui a fait ressortir que le taux de consommation du tabac chez la catégorie d’âge de 15-75 ans était de 15,3% et de 8,8% chez les jeunes âgés entre 13 et 15 ans. Plus précise encore, une étude sur la consommation de tabac en milieu scolaire, réalisée par le service de médecine de la wilaya d’Oran, a indiqué que 9% des élèves du cycle primaire à Oran fument.

L’étude fait observer également que 13% des élèves du cycle moyen sont des fumeurs et 21% au secondaire dont 5% des filles, sur la base des résultats d’une enquête ciblant 18 CEM et 14 lycées de la ville d’Oran, relève la même source qui soutient que 14% des fumeurs leurs parents le sont. Par ailleurs,13% des kiosques et bureaux de tabacs se trouvent à proximité d’établissement scolaires, révèle la même enquête. Devant ces chiffres, le ministre a appelé à «renforcer la législation et à veiller à sa stricte application». «L’arsenal juridique mis en œuvre par l’Etat exigeait une application plus rigoureuse», a-t-il insisté. Abdelmalek Boudiaf a tenu à rappeler que plusieurs maladies étaient liées au tabagisme comme les maladies cardiovasculaires et le cancer, insistant sur la nécessité pour l’Algérie de faire face à ce fléau d’autant qu’elle a ratifié la convention cadre de l’OMS sur la lutte contre le tabagisme. Dans ce cadre, le ministère de la Santé a inscrit la lutte contre le tabagisme comme axe stratégique du plan national multisectoriel de lutte contre les maladies non transmissibles. La stratégie ne devrait pas concerner seulement les professionnels du secteur de la santé mais elle implique également tous les autres départements ministériels partenaires, la société civile et les médias.

Assia Boucetta