Désirant s’informer par lui-même des travaux du vieux bâti,e wali craint une réhabilitation tape-à-l’œil

Désirant s’informer par lui-même des travaux du vieux bâti,e wali craint une réhabilitation tape-à-l’œil

L’opération de réhabilitation qui devait toucher 300 immeubles du centre-ville, et qui a été surmédiatisée, s’est avérée n’être, en fin de compte, qu’une opération de maquillage tape-à-l’œil, qui consommera le budget de l’Etat, sans plus.

En effet, l’opération d’expertise entamée il y a des années et à laquelle l’Etat a réservé une enveloppe de 32 milliards de centimes ne semble pas avoir donné ses fruits, car les services de l’Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI), maître d’œuvre, se contentent seulement de repeindre les façades et de rénover quelques persiennes dans certaines bâtisses.

Il est important de relever que lors de leur lancement, les travaux devaient toucher les fondations des immeubles, les escaliers, l’étanchéité, les parties communes, les balcons et enfin les façades.

Toutes ces étapes semblent avoir été «sautées», ce qui a mis la puce à l’oreille du wali, M. Abdelmalek Boudiaf, qui a tenu à aller vérifier, par lui-même, l’information qui constitue –dans le cas où cela s’avérerait vrai- un très grave dépassement car violant et les dispositions contractuelles et viderait de sa substance, la nature même de l’opération de réhabilitation du vieux bâti. Il s’agit d’une «première» à Oran, un wali qui «se balade» seul, sans garde de corps ni délégation officielle, pour s’informer et s’assurer de ce qui se passe dans sa wilaya.

Il était, en effet, environ 17h quant le wali s’est rendu seul pour visiter des immeubles du boulevard Maata Mohamed El Habib pour s’enquérir de l’avancement des travaux de réhabilitation des immeubles et de leurs natures.

Sans divulguer sa véritable identité, M. Boudiaf a discuté avec des commerçants et les habitants des immeubles visités pour avoir une idée précise sur ce qui est exactement fait, la vitesse de progression et la qualité des travaux effectués. «Il est rentré dans mon magasin et m’a demandé depuis quand les échafaudages sont-ils installés, si les travaux sont régulièrement menés, et d’autres questions encore.

J’ai compris qu’il s’agissait d’un haut responsable, mais, entre nous, je n’ai jamais songé qu’il pouvait s’agir du wali», racontera un commerçant. «Il m’a rendu visite à moi aussi; son visage me disait quelque chose et m’a paru familier. Une fois parti, je suis parti au cybercafé et j’ai téléchargé sa photo.

Ce n’est qu’à ce moment que j’ai compris que c’était notre wali», ajoutera un autre commerçant.

Suite à cette première visite, une sorte de reconnaissance du terrain comme disent les stratèges, le wali a regroupé les directeurs de wilaya concernés pour effectuer une deuxième tournée, officielle celle-là, hier matin. Au cours de cette dernière, M. Boudiaf donnera de nouvelles instructions à ses collaborateurs ainsi qu’aux responsables des chantiers.

L’information a fait le tour de la ville, bien sûr, et les Oranais en ont fait leur sujet de discussion. «Oran ne peut que s’honorer d’avoir un responsable qui veille personnellement à faire de la ville une cité moderne. Nous devrions être solidaires avec lui et l’aider à dénoncer tous les dépassements et les mensonges que certains produisent pour échapper soit à des sanctions, soit s’enrichir sur le dos de la collectivité», dira une dame qui écoutait l’un des marchands raconter l’évènement.

S. Anissa