«Le président de l’APN invitera les chefs des groupes parlementaires au courant de cette semaine à une réunion pour discuter de la répartition des commissions», a affirmé une source parlementaire.
La bataille des postes fait rage au sein de l’APN. En prévision de l’installation des structures de la nouvelle assemblée prochainement, les députés s’agitent dans tous les sens. Bien qu’ils désertent les couloirs de l’APN, les nouveaux élus restent très actifs dans les coulisses. Ces derniers veulent à tout prix décrocher un poste. L’enjeu vaut bien la chandelle. Ces postes procurent plus, d’avantages que de cassements de tête. Les primes, le véhicule avec chauffeur, les frais de téléphone, les voyages sont autant de privilèges qui attirent les convoitises des élus du peuple. En tout, il y a 47 postes de responsabilité dont neuf de vice-président de l’APN et 12 présidents de commission. Les 462 élus du peuple se bousculent pour garantir un titre.
La désignation des coéquipiers du président de l’Assemblée ne sera pas une simple tâche pour le successeur de Ould Khelifa. Saïd Bouhadja sera sollicité de partout, en particulier de ses collègues du parti majoritaire. Cette opération promet un casse-tête chinois pour la direction du parti. Avec 161 élus, le secrétaire général Ould Abbès aura du mal à faire la sélection notamment devant Djemai et Tliba qui veulent intégrer le bureau de l’APN. Selon une source proche, le secrétaire général va procéder aujourd’hui, au plus tard demain, à la désignation du chef du groupe parlementaire. Pas moins de cinq noms circulent déjà pour occuper la présidence du groupe parlementaire. Si le FLN traîne le pas, le RND a déjà tranché en désignant Bellabas comme chef du groupe parlementaire.
Le président de l’APN Saïd Bouhadja attend que les partis procèdent à la désignation des groupes parlementaires pour les convoquer à une première réunion de travail. «Le président de l’APN invitera les chefs des groupes parlementaires au courant de cette semaine à une réunion pour discuter de la répartition des commissions», a précisé notre interlocuteur. Le FLN et le RND ne seront pas les seuls à se partager les tâches. Avec le retour des partis islamistes, la course sera serrée.
Contrairement au mandat précédent où ils ont boycotté les structures, le MSP et le parti El Adala ont annoncé leur participation à la gestion des affaires de l’APN. La formation de Makri qui a obtenu 34 sièges à l’APN aspire même décrocher un poste au sein du bureau de l’assemblée et la présidence de deux commissions. La formation de Amar Ghoul qui est arrivée avec 20 sièges réclame également son droit à un poste de responsabilité. Les indépendants qui sont au nombre de 28 députés oeuvrent également à siéger au bureau de l’APN. La répartition des postes de responsabilité va susciter davantage de tracas aux partis à la direction de l’APN.
Ce qui est certain, le parti majoritaire aura une place de choix dans la répartition des tâches. Il présidera sans doute les commissions qui concernent des secteurs importants à l’image de la commission des finances, celle des affaires juridiques, la défense. Pour valider ces choix, une séance plénière sera programmée au plus tard dans dix jours pour élire les vice-présidents et les présidents des commissions ainsi que les rapporteurs. Cette séance n’est qu’une simple formalité vu que les décisions sont ficelées d’avance.
Ainsi, les 462 nouveaux élus seront appelés à faire le déplacement à l’APN durant ce mois sacré du Ramadhan pour cautionner les choix de leur parti. Par ailleurs, après cette installation, le bureau de l’APN se réunira pour établir son agenda de travail. Sachant que cette session arrive à son terme, l’assemblée n’aura pas grand-chose à faire. Son activité dépend du gouvernement qui doit présenter son Plan d’action devant les députés comme le stipule la Constitution. Ce chantier sera le seul dossier examiné avant la clôture de la session parlementaire prévue en début juillet.