Grâce aux ressources abondantes en énergies éolienne et solaire dans la région EU-Mena, un système électrique intégré se basant à plus de 90% sur les énergies renouvelables est possible, selon une étude présentée le 21 juin par Désertec.
L’initiative industrielle Dii travaille actuellement sur des projets référence au Maroc, en Algérie et en Tunisie, comprenant un volume total de 2,5 gigawatts dont 500 mégawatts (MW) au Maroc. Le type de technologie utilisé pour la moitié du volume de ce projet a déjà été défini : 150 MW de solaire à concentration et 100 MW de photovoltaïque et d’éolien. En 2014, les premiers mégawatts/heure seront produits à partir de ces centrales. “Les volumes à l’étude en Algérie et en Tunisie sont actuellement de 1 000 MW par pays”, a annoncé Dii dans un communiqué.
Les stratégies spécifiques à chacun de ces pays développées par Dii servent de base aux projets de référence. L’initiative industrielle Dii a présenté, le 21 juin dernier à Munich, les résultats de l’étude “Desert Power 2050”. Cette étude montre que grâce aux ressources abondantes en énergies éolienne et solaire de la région EU-Mena, un système électrique intégré se basant à plus de 90% sur les énergies renouvelables est possible.
“Tous les partenaires impliqués bénéficieront d’un tel système : les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient (Mena) pourraient couvrir leur demande d’électricité à partir des énergies renouvelables et créer un secteur d’exportation, à partir de leurs excédents de production d’électricité, pouvant atteindre un volume de 60 milliards d’euros par an”, souligne un communiqué. D’après Dii, en important jusqu’à 20% de son électricité depuis les déserts, l’Europe pourrait économiser 30 euros par mégawatt/heure d’électricité importée des déserts.
“Les objectifs climatiques de l’UE pourraient, en outre, être atteints plus efficacement”, estime Dii, indiquant que le Nord et le Sud seront les “foyers énergétiques” de ce système intégré, avec des parcs éoliens et des centrales hydrauliques en Scandinavie ainsi que des centrales solaires et éoliennes dans la région Mena. “L’éolien et le solaire seront des ingrédients essentiels du futur bouquet énergétique de la région EU-Mena, contribuant respectivement à environ la moitié et un quart de l’approvisionnement total”, relève le communiqué. L’étude “Desert Power 2050” démontre également que l’offre et la demande se complètent parfaitement, aussi bien au niveau géographique que saisonnier. La région Mena pourrait ainsi subvenir à une partie des besoins d’électricité de l’Europe pendant l’hiver, évitant à celle-ci de construire des capacités de production d’appoint qui coûtent très cher. “Un tel système intégré renforcerait, en outre, la sécurité de l’approvisionnement énergétique de tous les pays impliqués. Ceux-ci seraient plus autosuffisants sur le plan énergétique et importeraient depuis le sud et le nord de la région pour compléter leur approvisionnement”, explique Dii. “L’étude “Desert Power 2050” analyse les perspectives d’approvisionnement de la région EU-Mena sous un nouvel angle. Pour la première fois, une étude s’intéresse à la région EU-Mena dans son ensemble, prenant, par exemple, en considération la demande croissante d’électricité des pays Mena”, explique Mario Ragwitz, directeur de la section énergies renouvelables au sein de l’Institut Fraunhofer pour la recherche sur les systèmes et l’innovation ISI, qui a largement contribué à l’étude “Desert Power 2050”.
En effet, la demande d’électricité des pays Mena pourrait quadrupler d’ici 2050, atteignant alors 3 000 térawatts/heure en 2050. La population et la demande d’emplois vont s’accroître considérablement d’ici 2050 dans la région Mena. L’électricité des déserts pourrait stimuler la croissance et permettre ainsi de relever plus efficacement les défis sociaux et économiques de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Fondée en 2009, l’initiative industrielle Dii travaille en collaboration avec 56 partenaires issus de 15 pays différents afin de concrétiser la vision Desertec. Les activités du consortium se concentrent sur la réalisation, d’ici 2050, d’un marché des énergies renouvelables issues des déserts de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Ceci inclut le développement de marchés énergétiques intégrés et l’identification de technologies appropriées pour la production et le transport de l’électricité.
M. R