Désengorgement des routes nationales à Béjaia, A quand des solutions fiables?

Désengorgement des routes nationales à Béjaia, A quand des solutions fiables?

Pour faire les 90 km, l’automobiliste ou le camionneur devrait s’armer de patience

La création de ports secs reste une solution immédiate et peu coûteuse, qui se traduira à coup sûr par le développement du rail et le désengorgement des routes nationales.



La wilaya de Béjaïa a été rythmée, hier, par un climat de sérénité, qui n’est pas pour déplaire, aussi bien à ses habitants, qu’à ses visiteurs. Toutes les routes sont restées ouvertes à la circulation, avec une fluidité certaine par endroits. En d’autres circonstances, l’information ne mériterait pas d’être citée. Mais sachant le calvaire vécu la semaine dernière, le climat, qui y a régné hier, est, à ce titre, exceptionnel. En dehors des longs bouchons qui se forment comme d’habitude au niveau de la RN 26, dans sa partie longeant la vallée de la Soummam à partir d’El Kseur jusqu’à Tazmalt, la circulation automobile était si fluide qu’on se croyait ailleurs que sur les routes de Béjaïa. Et ce n’était pas pour déplaire aux usagers, notamment les milliers de camionneurs qui quittent le port de Béjaïa. Même l’activité au niveau de cette infrastructure portuaire a repris de plus belle, atteignant sa vitesse de croisière. On en était plus au calcul des pertes induites par les coupures de routes que sur les voies et moyens de les récupérer.

Mais force est de constater encore, que ce n’est toujours pas facile sur un réseau routier qui même dans des situations normales montre ses limites. Pour faire les 90 km qui séparent le chef-lieu de la wilaya et la ville de Tazmalt sur la RN26, l’automobiliste ou le camionneur devrait s’armer de patience. Il lui faut une moyenne de quatre heures pour parcourir ce trajet qui se singularise par la traversée de nombreuses agglomérations. Chacune d’elle est un supplice pour les usagers, qui passent parfois de longues minutes avant d’avancer de quelques mètres. Le développement rapide qu’a connu le port de Béjaïa ces dernières années, n’a pas été suivi par un développement similaire des axes routiers.

Conséquemment, il s’est traduit par une saturation qui freine tout le monde. Il y a trop de camions qui circulent sur les routes de Béjaïa. Cette sentence revient souvent sur les lèvres des usagers, qui s’interrogent particulièrement sur l’inertie des autorités, quant à trouver des solutions idoines et rapides.

Le projet de la pénétrante autoroutière qui a longtemps suscité espoir pour désengorger les voies publiques de la wilaya, va d’épisode en épisode illustrant toutes les entraves qui se dressent sur son passage. Aujourd’hui, ce projet est en situation de blocage. Les propriétaires terriens touchés par le tracé ne veulent pas en démordre. Ils ne veulent pas céder leurs terres pour des miettes.

Et lorsque les négociations se font au ralenti, on comprend que la concrétisation de ce projet n’est pas pour demain. L’autre solution envisagée dans le sens du désengorgement des routes de Béjaïa était la création d’un port sec au niveau de Tazmalt. Cette solution qui, non seulement n’est pas trop coûteuse, est réalisable dans des délais très courts, mais elle demeure bloquée pour les mêmes raisons. Et personne ne semble se soucier de sa stagnation au stade de projet.

Outre les nombreux emplois que ce projet procurera à la région, il contribuera au développement du rail. Les conteneurs seront acheminés par le train jusqu’au port sec et ce n’est qu’à partir de là que les camions interviendront pour les transporter chez leurs propriétaires. Un gain de temps énorme qui s’ajoute au désengorgement des RN9 et 26, qui à son tour induira par voie de conséquence une baisse significative de la mortalité sur les routes.