L’Armée nationale populaire (ANP) poursuit «avec la même détermination» ses missions humanitaires pour le désenclavement des régions touchées par les abondantes chutes de neige afin de prêter assistance aux citoyens, indiquait hier un communiqué du ministère de la Défense nationale.
Pour ce faire, l’ANP a engagé de nouvelles unités sur le terrain, appuyées par des moyens supplémentaires du génie militaire, ce qui a permis une «remarquable accélération dans la cadence des interventions, notamment dans les régions ayant enregistré des niveaux record de chutes de neige», note la même source. Dans un dernier bilan, il a été enregistré l’acheminement, par hélicoptères, d’importantes quantités de produits alimentaires aux régions inaccessibles, à l’instar des villages et agglomérations situés entre les wilayas de Mila et Jijel. Les opérations de désenclavement des routes nationales et des chemins de wilaya et communaux se poursuivent toujours dans les régions les plus touchées, au moment où de nombreux accès ont été rouverts dans les wilayas de Béjaïa, Skikda, Tébessa, Khenchela, Sétif, Jijel, Bordj Bou-Arréridj, Mila, Annaba, Tissemsilt, El-Bayadh, Médéa et Tizi-Ouzou. L’intervention de l’ANP a permis, en outre, l’évacuation de familles sinistrées et leur prise en charge en matière de soins et de nourriture. Parallèlement à cela, des détachements et des unités spéciales chargés de la protection et de la sécurisation des opérations de désenclavement menées par les autorités et organismes civils, ont été engagés, précise la même source. Le commandement de l’ANP, qui suit de près ces opérations, assure la poursuite des interventions de désenclavement, de soutien et de solidarité avec les citoyens dans toutes les régions sinistrées jusqu’à l’amélioration des conditions météorologiques
La Sûreté nationale effectue 4 500 interventions en 48 heures
Les services de police ont eu à répondre à pas moins de 10 000 appels, au moyen de la ligne 17 Police Secours et de la ligne verte 15.48
Pas moins de 4 500 interventions relatives aux intempéries ont été effectuées en l’espace de deux jours seulement, ce week-end, par les services de la Sûreté nationale, indique un communiqué de presse de la cellule de communication et presse de la DGSN.
Selon cette même source, l’ensemble de ces interventions au profit des citoyens ont été réalisés par des unités opérationnelles, renforcées, en la circonstance, tant sur le plan humain que matériel. Il faut savoir, dans ce contexte, que plusieurs dizaines d’engins lourds et autres équipements d’éclairage, en sus des engins de dépannage et des camions-grues, ont été mobilisés par les services de la police nationale, aux fins de rouvrir les routes obstruées par la neige et faciliter, ainsi, l’acheminement des denrées alimentaires et autres approvisionnements de première nécessité, vers les populations «enclavées », suite à cette tempête de neige.
D’autre part, et loin de s’en remettre aux services de la Protection civile, plus qualifiés et mieux outillés pour ce genre d’intervention de secours, la DGSN a dégagé toute sa contribution logistique en vue de renforcer les capacités d’interventions opérationnelles, 24H/24H, en particulier dans les wilayas touchées par les intempéries.
Au niveau de ces régions, les cellules d’écoute et de prévention, relevant des Sûretés de wilaya ont multiplié leurs interventions au profit des usagers de la route, les invitant à s’abstenir d’emprunter les axes fermés temporairement à la circulation, tout en leur indiquant les voies de déviation. Aussi, et pour rester en contact permanent avec les citoyens, les services de police ont eu à répondre à pas moins de 10 000 appels, au moyen de la ligne 17 Police Secours et de la ligne verte 15.48. Signalons, dans ce sillage, qu’un grand nombre d’usagers de téléphone mobile viennent de recevoir ces jours-ci, des messages émanant du 812, invitant tout usager de la route à observer plus de vigilance. «La DGSN recommande plus de prudence sur la route», conseille le texto.
Par ailleurs, la Direction générale de la Sûreté nationale a également mobilisé l’ensemble de ses équipes médico-sociales, dotées de tous les moyens matériels nécessaires à la prise en charge de ces personnes vulnérables, en servant plusieurs repas chauds, sous forme de rations protéinées, ainsi que la fourniture d’aides matérielles (denrées alimentaires et couvertures) aux concernés.
Ces actions toujours en vigueur, note le communiqué, se poursuivent au même titre que le travail de sensibilisation mené en direction des citoyens et particulièrement les automobilistes en les appelant à la vigilance et à la prudence.
Selon le bilan arrêté au 8 février dernier, les mauvaises conditions atmosphériques n’ont malheureusement pas été sans accidents sur les routes. L’on apprendra à ce titre que pas moins de 36 accidents corporels ont été enregistrés dans les milieux urbains, qui ont causé 2 morts et 42 blessés.
Le communiqué rappelle que dès l’annonce des intempéries, soit dans la nuit de vendredi 3 au samedi 4 Février 2012, l’ensemble des services de police ont été mobilisés à travers un plan d’action d’urgence mis en place par le haut commandement pour faire face à toute situation pouvant causer des désa- gréments tant pour les citoyens que pour les biens.
Soraya G.
Solidarité Nationale
M. Smail Benhbiles : «Les tâches d’aide et d’assistance sont partagées entre plusieurs secteurs»
Depuis dimanche dernier, pas moins de 16.000 lots composés de kits de 100 à 120 kilos, ont été distribués aux familles sinistrées issues de 29 wilayas touchées par les intempéries. Ces lots sont constitués
de 14 produits alimentaires et de couvertures.
Tel est le bilan présenté par M. Smail Benhbiles, secrétaire général du ministère de la Solidarité nationale et de la Famille, au cours d’un point de presse organisé hier en fin de matinée au siège central de Birkhadem. «Le nombre de wilayas prises en charge passera à 34 à partir d’aujourd’hui. Plus de 112 000 personnes ont bénéficié de cette aide qui peut satisfaire les premiers besoins d’une famille durant deux mois», a-t-il notamment indiqué. Le conférencier n’a pas manqué de saluer l’élan de solidarité émanant de la Protection civile, des unités de l’ANP, de la Gendarmerie nationale, de Sonelgaz… qui déploient, depuis plus d’une semaine, les moyens nécessaires pour désenclaver les petites bourgades et hameaux enclavés, mais également pour prodiguer des soins, distribuer des vivres, des couvertures et des bonbonnes de gaz pour que les populations retrouvent le sourire qui a depuis plus d’une semaine cédé place à la panique et à l’angoisse, voire même au cauchemar. Répondant à une question liée à l’intervention tardive du ministère de la Solidarité nationale, le numéro 2 du secteur a répondu que «les tâches d’aide sont partagée entre différents secteurs, et l’aide ne peut arriver à temps aux populations affectées si la route n’est pas encore dégagée». S’agissant de la décentralisation de la solidarité nationale qui devrait être présente au niveau de chaque coin du pays, M Benhbiles énumère les 234 cellules qui activent au niveau des milieux épars, et les stocks de sécurité qui existent au niveau de chaque wilaya et qui ont été épuisés durant les premiers jours de la vague de froid, de neige et des pluies torrentielles. «Les stocks de sécurité ont été distribués à temps, il y a lieu de les reconstituer», souligne-t-il.
Quelque 300 SDF recensés à l’échelle nationale
Il a indiqué en outre que l’aide du ministère a eu lieu en trois étapes. La première intervention a eu lieu samedi 4 février avec l’arrivée des premiers secours au niveau des wilayas de Boumerdès, Ain Defla et Chlef, la seconde a touché 27 wilayas du pays dimanche 5 février et la troisième programmée ce week -end concerne les 34 wilayas touchées.
Les mesures prises par le ministère de la Solidarité nationale consistent, selon le responsable, à fournir des aides matérielles (denrées alimentaires et couvertures) dans les régions affectées et à mobiliser l’ensemble des centres relevant du secteur pour accueillir les sans-abri. Par ailleurs, ce ne sont pas seulement les «habitants des rues» qui sont les seuls «sans-abri», car les habitations précaires constituent également pour beaucoup un danger public. Pour preuve, le bilan de la Protection civile fait état de plusieurs effondrements de murs et de plafonds d’habitations précaires. Pour ce qui est de la prise en charge des sans-domicile fixe, le SG du ministère de la Solidarité nationale et de la Famille a fait remarquer que le secteur a pris une série de mesures pour la prise en charge des sans-abri, consistant en la fourniture d’aides matérielles (denrées alimentaires et couvertures) aux régions affectées et à mobiliser l’ensemble des centres relevant du secteur pour les accueillir. Ces mesures visaient, par ailleurs, à renforcer les équipes des services d’assistance sociale d’urgence mobiles qui sillonnent les rues dans les différentes wilayas en vue d’orienter les sans-abri au nombre de 300 à l’échelle nationale et ce vers les centres d’accueil de la solidarité nationale qui assurent une permanence au niveau des directions de l’action sociale et des institutions spécialisées.
Il n’a pas manqué de préciser que le nombre le plus élevé des SDF se trouve au niveau de la capitale avec 129 malheureux qui sont pris en charge au centre de Birkhadem qui compte 60 SDF, de Sidi Moussa qui regroupe 57 cas et de Dar Erahma de Hadjout qui réunit 12 cas.
S’agissant des cas de décès, le conférencier a indiqué qu’aucun décès n’a été enregistré suite aux intempéries. «Les décès enregistrés sont dus soit à l’asphyxie au monoxyde de carbone, soit aux accidents de la circulation», souligne-t-il.
Le conférencier a rappelé dans ce contexte le bilan de la Protection civile qui a procédé durant les premières 72 heures à 7 995 interventions, et qui a relevé 10 décès suite aux accidents de la circulation, 23 cas d’asphyxie au monoxyde de carbone provoquées par des réchauds à gaz ou au bois.
Sarah Sofi