Outre la guerre lancée contre les gangs, la police algéroise est sur un autre front de bataille, celui de la lutte contre les trafiquants de drogue. Plusieurs réseaux de trafic de résine de cannabis ont déjà tenté quelques parades pour échapper aux failles du filet des policiers, mais en vain. Le prix à payer est très lourd.
Les résultats parlent d’eux-mêmes. Près de 800 affaires liées à la criminalité ont abouti à l’arrestation de 1 130 individus, dont plus de 700 ont été placés sous mandat de dépôt, 317 ont bénéficié d’une citation à comparaître et 113 de la liberté provisoire. Tel est le bilan d’une lutte sans relâche menée par les unités de police de la Sûreté d’Alger (SWA) durant les derniers mois. Des centaines de descentes inopinées ont été effectuées par les Brigades mobiles de la police judiciaire (BMPJ), appuyées par des enquêtes menées par les Brigades de recherches et d’intervention (BRI) durant la même période. Grâce à cette «guerre» préventive, les policiers ont investi les milieux de la criminalité avant que les gangs ne se préparent pour le mois sacré.
Sur ce plan, il est important de rappeler les récentes opérations menées par les forces de police, qui ont ciblé les zones à risque, là où les gangsters perpètrent des attaques à main armée contre leurs victimes. A titre d’exemple, on peut citer les opérations menées dans les quartiers de Oued S’mar et Birtouta, où des dizaines de jeunes appartenant à des gangs ont été arrêtés et plusieurs armes blanches saisies. Poursuivant leur plan préventif, durant ces deux derniers mois les policiers ont réussi à démanteler une dizaine de réseaux de trafic de drogue, parmi lesquels celui de Bab El Oued. Six personnes, dont la plus âgée a 56 ans, ont été interpellées et près de 8 000 comprimés de psychotropes ont été saisis, cela sans compter une quantité de cannabis découverte en possession de ce réseau. Ce coup de filet des brigades anti-stups a permis de faire échec aux trafiquants de kif qui, habituellement, ont recours à la vente de drogue durant le mois sacré.
500 caméras pour sécuriser le mois sacré
Le ramadhan, qui sera accueilli par les Algériens dans une dizaine de jours, est sérieusement pris en considération par la DGSN dans le cadre de la sécurisation des citoyens. En plus d’un dispositif sécuritaire (renforçant le plan Azur) mis en place tout au long des quatre semaines du mois sacré, la DGSN compte beaucoup sur les 500 caméras de télésurveillance afin de rassurer les citoyens durant la même période, apprend-on de sources dignes. En effet, pas moins de 500 caméras de télésurveillance, dont certaines équipées d’un système infrarouge, ont été installées dans plusieurs points sensibles de la capitale. Elles seront utilisées pendant le ramadhan, surtout en soirée, où une foule nombreuse occupe les quartiers d’Alger. En outre, des patrouilles mobiles seront renforcées dans la banlieue algéroise. La BRI et les unités de la BMPJ vont multiplier leurs patrouilles afin d’assurer au mieux la sécurité. Ainsi, les trafiquants de drogue tout comme les gangs auront du mal à s’adapter au nouveau plan sécuritaire, eux qui, comme à l’accoutumée, multiplient les ventes de cannabis, car la consommation est plus forte comparativement aux autres périodes de l’année.
Par Sofiane Abi