Désagréments du hadj 2010: Ghlamalah s’explique

Désagréments du hadj 2010: Ghlamalah s’explique

Autre les témoignages accablants des milliers de pèlerins algériens quant aux conditions désastreuses dans lesquelles s’est déroulée la saison du hadj 2010, le ministre des Affaires religieuses et du Wakfs, Bouabdellah Ghlamalah semble lever le voile sur certains incidents qui ont défrayé la chronique de plusieurs titres de presse.

Le premier responsable du secteur a, lors de son passage hier sur les ondes de la Radio nationale, fait entendre que les propos de nos hadjis étaient plus appropriés que ceux de moult responsables qui, eux, n’hésitaient pas à lancer que le hadj 2010 «s’est déroulé dans de bonnes conditions».

Imputant, en partie, la responsabilité du désagrément causé à nos hadjis à l’Office national algérien du tourisme (ONAT) et au Touring club d’Algérie (TCA), le ministre a estimé que l’échec de ces deux organismes publics, qui avaient pendant de longues années le monopole de la prise en charge des pèlerins nationaux, était incontestablement prévisible. Il a, ainsi, déclaré que «l’an dernier, on a chargé l’ONAT et le TCA de 14.000 (hadjis), ce qui dépasse de loin leurs capacités d’organisation».

En outre, «ils n’ont pas la capacité d’encadrer 7.000 (pour chaque organisme Ndlr). » L’ONAT, par exemple, a la capacité d’encadrer à peine un millier», a-t-il noté. Afin de ne plus revivre le cauchemar de la saison écoulée, la tutelle a accordé 1.000 Algériens pour l’ONAT et 2.000 pour le TCA, a annoncé M. Ghlamalah, ajoutant que «26 agences de voyages vont prendre en charge le hadj (et la omra) cette année» outre l’ONAT et le TCA.

Pour ce qui est du transport, devrant être assuré par lesdites structures, «l’année dernière, le transport pendant les 6 jours du hadj n’était pas bien organisé», dira le ministre, tout en faisant savoir que «cette année, on a préféré louer carrément des bus qui seront utilisés uniquement à nos hadjis».

Sur les conditions d’hébergement, jugées honteuses, le ministre a corroboré les critiques émises par les hadjis. «Les hadjis ont déclaré qu’ils avaient dormi à Minan sur des cartons, cette année on a acheté ou loué, je ne sais pas exactement, de petits matelas afin que nos hadjis les utilisent pour ne pas dormir sur les cartons».

A entendre M. Ghlamalah, le problème auquel étaient confrontés les hadjis se résumait à la literie. Les hadjis, eux, ont dénoncé le fait qu’ils aient passés de longues nuits à la belle étoile. S’agissant de la capacité physique, qui est selon les versets du Coran obligatoire afin d’accomplir les rites du cinquième piliers de l’Islam, le ministre se contenta de demander aux pèlerins de «d’aller en groupe», comme ça, a-t-il estimé, «ils peuvent s’entraider avec moins de difficulté».

Rappelant, dans ce contexte, que le directeur de l’Office national du Hadj et de la Omra (ONHO), Cheikh Barbara, lui, avait annoncé, concernant le hadj 2010, que la moyenne d’âge des hadjis algériens varie entre 70 et 90 ans. Cet état de fait n’est pas ignoré par le ministre sans pour autant qu’il s’engage à y remédier.

Ahmed Bouaraba