Décidément, le ciel algérien enregistre une nouvelle dynamique avec la venue de nouvelles compagnies aériennes. Aussi, Emirates emboîte le pas à la Royal Jordanian (arrivée la semaine dernière) en effectuant son vol inaugural Dubaï-Alger vendredi dernier à bord d’un A330-200, bouclant ainsi sa 22e destination en Afrique et la 130e au monde.
En conférence de presse, hier à l’hôtel Sheraton, des responsables d’Emirates ont assuré que “la compagnie va offrir l’ensemble de ses prestations à la clientèle algérienne dans toute sa diversité avec un impact positif sur les flux commerciaux et touristiques”. La compagnie émiratie dont la réputation est reconnue au plan international concernant ses prestations n’hésitera pas à exploiter à fond cet atout pour convaincre une clientèle qui, aujourd’hui, a l’embarras du choix.
Le hasard, ou pas, fait que c’est au centre des affaires de Mohammadia (tour ABC) qu’Emirates a élu domicile en Algérie (siège et agence), devenant ainsi voisine d’Air France et aussi sa principale concurrente, notamment sur les destinations asiatiques.
Qatar Airways doit également revoir sa stratégie concernant le marché algérien au risque de se faire laminer à son tour par Emirates qui va relier Alger à Dubaï quotidiennement, mais cette fois-ci… sans escale.
Un facteur déterminant qui vient peser sur la balance des prix. Certes, Air Algérie assure aussi un direct sur Dubaï et pratique des prix, un tant soit peu, moins cher mais n’a pas les mêmes capacités de transport (type d’avions) ni la même qualité de prestations et ne propose pas les continuités.
Qatar Airways pratique des tarifs plus chers avec une escale, ce qui la met d’office en position inconfortable. Air France, notamment avec la crise économique, ne pourra pas non plus tenir le coup face à la déferlante émiratie, ne serait-ce qu’en termes de tarifs. Autre détail qui vaut son pesant d’or réside sans nul doute dans l’intérêt accordé par la compagnie émiratie au fret. Une question abordée avec insistance, hier, par les responsables d’Emirates qui ont indiqué que “le vol quotidien sur Alger opéré par l’A330-200 dispose d’une soute à transporter 12 tonnes de marchandises et portera ainsi la capacité hebdomadaire d’Emirates SkyCargo à plus de 160 tonnes à l’entrée et la sortie de l’Algérie”. Et de préciser que “les importations à destination d’Alger comprennent une large gamme de produits manufacturés, tandis que les principales exportations sont composées de poissons congelés, homards, l’huile de palme ainsi que des équipements destinés à l’industrie pétrolière”.
Emirates va se contenter, pour le moment selon ses responsables, d’opérer seulement au départ d’Alger et à raison d’une seule fréquence par jour, mais n’hésitera pas à se renforcer en termes de capacités de sièges (utiliser un triple 7) si le besoin se fait ressentir. Mais il reste indéniable de dire aujourd’hui que la venue d’un transporteur du poids d’Emirates va dessiner les nouveaux contours du marché aérien algérien, voire amorcer son refondement.
Emirates par les chiffres, c’est une flotte de 198 aéronefs (10 cargos) d’une moyenne d’âge qui ne dépasse les 80 mois avec une commande de 200 nouveaux avions pour un montant de 73 milliards de dollars US dont 59 Airbus (A380). Emirates, qui collectionne un nombre impressionnant de distinctions en tous genres, fait partie d’Oneworld et dessert 130 destinations dans 75 pays dont une grande partie de l’Extrême et Moyen-Orient.
Elle totalise 35 millions de passagers transportés en 2012 et une croissance des revenus du groupe de 17% et a atteint les 18,4 milliards de dollars avec un bénéfice net de 629 millions de dollars dont 17 milliards de dollars de revenus pour la compagnie et un bénéfice de 409 millions de dollars.
N S