Le peu d’unités de transformation existantes sont vétustes, elles sont dans l’inaptitude à donner grande satisfaction, notamment sur le plan de la qualité concurrentielle. Les vendanges annuelles de la wilaya de Aïn Témouchent sont de plus de 400.000 quintaux de raisin, récoltées dans une superficie de 13.000 hectares. Une telle récolte n’est pas à négliger, compte tenu de la circonstance actuelle qui prévaut dans le domaine de la viticulture.
Le ton est à la valorisation des potentialités agricoles notamment la production de la vigne. D’autant que la wilaya de Aïn Témouchent offre plusieurs opportunités aux investisseurs grâce aux nombreux dispositifs mis en place dans le cadre de la réhabilitation de la viticulture. Ce segment agricole a été redynamisé à partir de 2001 en le consolidant par le programme national de développement de l’agriculture et du monde rural, Pndar.
En dépit de toutes les facilitations accordées aux viticulteurs, la culture de la vigne bute sur un certain nombre d’embûches comme l’absence des structures de transformation et de stockage. Le peu d’unités existantes sont vétustes, elles sont dans l’inaptitude à donner grande satisfaction, notamment sur le plan de la qualité concurrentielle.
Pour les services agricoles de la capitale de la Siga, l’élimination de toutes les embûches passe judicieusement par la mise en place des petites unités de transformation du raisin. Ces dernières doivent être d’une capacité moyenne de 25.000 hectolitres. Ces structures seront destinées à la production et le conditionnement du jus de raisin et du vinaigre et la distillerie pour la production d’alcool pharmaceutique.
Un créneau d’investissement potentiel se présente, dans ce domaine, pour les opérateurs désireux d’investir dans le secteur de l’agroalimentaire. D’autres problématiques sont assidûment posées entravant le secteur quant à franchir plusieurs pas de l’avant. La filière de la viticulture continue à faire face aux difficultés ayant trait à l’indisponibilité de la main-d’oeuvre ordinaire (saisonnière) et qualifiée, l’absence d’un réseau de commercialisation des produits agricoles et de micro entreprises en agroalimentaire.
La formation est, selon les responsables des services agricoles, plus qu’impérative. Des ouvriers dans certaines spécialités, comme les maîtres tailleurs, maîtres greffeurs seront formés. Après l’arrachage de 1971 et l’abandon des vignobles durant les années de la tragédie nationale, la viticulture continue à faire face au phénomène de l’arrachage massif pour la remplacer par la céréaliculture, créneau largement soutenu par les pouvoirs publics.
Ainsi, sa réhabilitation, ambitionnent les responsables des services agricoles de Aïn Témouchent, doit forcément reposer sur le renforcement du dispositif de soutien à cette filière, la finalité à rechercher est l’encouragement des viticulteurs à dépasser les différents problèmes cités et augurer davantage de production viticole. Les viticulteurs sont, durant cette saison, alarmistes, en prédisant une faible production. Une telle évidence se traduit par la vérité constatée dans les marchés.
En effet, les prix exagérés appliqués sur le marché dans la commercialisation des premières productions sont plus que révélateurs. Ainsi, le raisin cardinal, le raisin noir de table est cédé entre 250 et 300 DA/kg. Leaders dans la culture et la production des vignes destinées aux caves, plusieurs dizaines de domaines de l’Ouest ont disparu depuis que la décision «politique» portant sur l’arrachage ait été décidée et mise en oeuvre à partir de 1971.
La filière a été totalement abandonnée à l’avènement du terrorisme durant les années 1990. Ces deux facteurs ne sont pas sans impacts négatifs sur le secteur, notamment sur le plan production. Actuellement, l’Algérie produit une quantité ne dépassant pas 500.000 litres (50.000 hectolitres) de vins de tous les cépages contre 11 millions (1.1 million d’hectolitres) en 1962.