Des vétérinaires mettent en garde contre la propagation de la fièvre aphteuse au cheptel ovin

Des vétérinaires mettent en garde contre la propagation de la fièvre aphteuse au cheptel ovin

La fièvre aphteuse continue de se propager en dépit des compagnes de vaccination lancées (mais tardivement) par le Ministère de l’agriculture. Le danger aujourd’hui est que cette épizootie risque de toucher aussi le cheptel ovin. L’hypothèse est évoquée par deux vétérinaires, Mme Saïda Akali et Zakia Djitli, respectivement secrétaire générale et secrétaire nationale du syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l’administration publique, (SNVFAP), lors d’un point de presse.

Pour elles, « le risque zéro n’existe pas » s’agissant des ovins, car expliquent-t-elles, l’élevage se fait généralement dans des enceintes mixtes. De plus les symptômes sont moins perceptibles chez les ovins. Et le risque de contamination des moutons pose un autre problème, à savoir le risque de voir le prix de cette espèce flamber à l’occasion de l’Aid El Adha, du fait de l’interdiction prise par les autorités de fermer les marchés aux bestiaux ainsi que l’interdiction aussi de transporter des bêtes d’une région à une autre.

Devant la propagation du virus, les deux vétérinaires insistent sur la vaccination de l’ensemble des bêtes saines et la désinfection de manière permanente des étables, d’éviter les déplacements à la fois des bêtes et des éleveurs et enfin d’équiper toutes les personnes en contact avec les animaux, (éleveurs, vétérinaires, transporteurs, collecteurs de lait et autres intervenants concernés), de kits, (tenues adaptées) jetables».

Les deux vétérinaires insistent aussi sur l’abattage sanitaire des bêtes porteuses du virus. Il faut recommandent-t-elles , impérativement incinérer la tête et les pieds de la bête égorgée, l’autre partie devant être conservée au moins 72 heures dans des chambres froides.

De son côté, le ministre de l’agriculture, en visite jeudi à Mila, est revenu à la charge sur la question des sanctions contre les maquignons qui ont introduit clandestinement des bêtes porteuses du virus en Algérie. « Une plainte contre X est déposée au niveau du tribunal de Sétif. Et dès que les conclusions de l’enquête judiciaire diligentée par nos services seront disponibles, nous prendrons les mesures de rétorsion contre les contrevenants qui ont introduit l’épidémie sur le territoire national, causant de sérieux préjudice au patrimoine animal du pays ».

Pour rappel, c’est un éleveur originaire de Sétif qui est pointé du doigt quant à l’introduction du virus en Algérie. Le ministre de l’agriculture a par ailleurs assuré que « tous les éleveurs éprouvés seront très bientôt dédommagés. Cela entre dans le cadre de notre politique de développement des filières de lait et des viandes rouges » a conclu le ministre.