Des universitaires appellent à une union financière, Urgence d’une Bourse du Maghreb

Des universitaires appellent à une union financière, Urgence d’une Bourse du Maghreb
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Les faibles capitalisations des Bourses maghrébines les rendent vulnérables face aux mutations internationales, notamment la crise financière qui a secoué toutes les places de la planète. La Bourse d’Alger est la plus faibles des places financières de l’Afrique du Nord.

Le capital de la Bourse tunisienne est estimé à 65 milliards de dollars, celui de la Bourse marocaine à neuf (9) milliards de dollars, alors que celui de la Bourse d’Alger est à 200 millions de dollars seulement avec six sociétés cotées.

Cette situation ne reflète en rien l’aisance financière dont jouit l’Algérie, mais traduit l’immaturité managériale des PME algériennes, encore réticentes à aller à la quête de nouveaux capitaux sur les marchés des valeurs et tergiversant quant à l’ouverture de leurs capitaux. Cet état de fait pousse les experts à réfléchir à une réforme en profondeur avec une vision plus expansionniste du marché financier. En effet, les participants à une journée d’étude, abritée jeudi par l’université de Boumerdes, ont plaidé pour la création «dans les plus brefs délais» d’une Bourse maghrébine afin de faire face aux défis de la mondialisation.

Dans une communication sous le titre «Impact de la crise économique mondiale sur le financement de l’économie algérienne hors hydrocarbures», le professeur Koudri Ahmed, de l’université d’Alger, a expliqué que «cette Union boursière permettra aux Bourses des pays membres d’acquérir une masse monétaire raisonnable, apte à leur assurer une animation et une vie économique».

LG Algérie

M. Koudri a insisté, à cet égard, sur l’impératif de réfléchir, dès à présent, à l’édification de cet espace économique dans le cadre de l’Union maghrébine, car, selon lui, «les Bourses locales ne sont plus d’aucun effet face aux mutations économiques mondiales en cours». Et d’argumenter «à cause de leur masse monétaire faible qui les rend inaptes à attirer les investisseurs de façon normale ».

Pour le conférencier, «à l’heure actuelle, aucun pays maghrébin ne jouit de conditions économiques pouvant concurrencer les bourses mondiales, dont la moins cotée est accréditée d’un capital de pas moins de 100 milliards de dollars». A titre comparatif, il est révélé que le capital de la Bourse tunisienne est estimé à 65 milliards de dollars, celui de la Bourse marocaine à neuf (9) milliards de dollars, et celui de la «toute jeune» Bourse d’Alger à 200 millions de dollars. Malgré la réforme du marché financier, il n’y a aucun engouement de la part des PME algériennes.

Le Gouvernement table sur l’introduction prochaine d’une dizaine d’entreprises publiques, ce qui pourrait rehausser les séances de transactions et densifier le marché des valeurs. Par ailleurs, dans une communication, intitulée «La fiscalité et son rôle dans la dynamisation de l’économie algérienne», Mme Yahiaoui Nacera a insisté, pour sa part, sur l’importance des «incitations» et du «bon emploi des liquidités dont jouit actuellement l’Algérie» dans «l’amorce de l’économie nationale et sa dynamisation », en vue de «créer la richesse véritable qui mènera au développement ». La «bonne distribution de la fiscalité pétrolière», «la diversification de l’économie nationale», et la «maîtrise du régime social», sont les autres facteurs importants pour arriver à une «maîtrise du développement et de ses indices», a-t-elle souligné.

Organisée à l’initiative de la faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion de l’université de Boumerdes, cette journée d’étude a été marquée par l’animation d’une série de communications sur, entre autres, «l’impact de la crise mondiale sur le marché financier interne et externe», «la fiscalité et son rôle dans la dynamisation de l’économie algérienne», et «Impact de la crise mondiale sur le trésor public à la lumière des mutations de l’économie algérienne».

R. Benchikh