Des travaux abandonnés,Sur un goût d’inachevé

Des travaux abandonnés,Sur un goût d’inachevé

Pour la population de plusieurs quartiers de la partie Ouest de la ville d’Oran, c’est la douche écossaise, étant donné qu’après avoir accueilli favorablement les travaux de réfection de l’ensemble des voies d’accès, le retard dans la pose du nouveau revêtement a fait naître chez eux un sentiment de frustration, au point où ils estiment qu’il aurait été préférable de laisser la chaussée avec ses crevasses et ses nids-de-poule, plutôt que son état actuel après le décapage de l’ancien bitume.

Durant les derniers jours pluvieux, les routes sont devenues comme des champs de labours et les nids-de-poule étaient nombreux, alors qu’en cas de vent, il est devenu quasiment interdit d’ouvrir la moindre fenêtre étant donné que la poussière pénétrait facilement.

En effet, il est à s’interroger pourquoi l’entreprise en charge du projet ne procédait pas au goudronnage de la chaussée une fois décapée, d’autant que durant pratiquement tout le mois d’avril, les conditions climatiques étaient favorables, notamment avec des températures appropriées pour la pose du bitume.

Pourtant, la cadence donnée aux travaux de décapage présageait une belle lancée avec, notamment, des travaux entrepris en nocturne pour ne pas perturber la circulation. Mais force est de constater que depuis une semaine, les engins de l’entreprise ont disparu et cela équivaudrait à dire que le projet a été saucissonné en deux, c’est-à-dire une entreprise pour le décapage et une autre pour la pose du nouveau revêtement.

Qu’a cela ne tienne, ce sont les affaires de la commune et, quel que soit le choix, l’essentiel est de relancer les travaux, et dans les plus brefs délais. Rappelons que les travaux de réfection des routes de plusieurs quartiers de la partie Ouest de la ville d’Oran ont battu leur plein et ont touché Maraval, les Palmiers, Choupot, Foyer Oranais, Boulanger et Cité Petit où, contrairement au passé, lorsque seulement les artères principales étaient concernées, cette fois-ci ce sont toutes les rues et ruelles qui sont ciblées.

Ce qui est à retenir aussi est le fait que l’entreprise chargée de ce projet avait mis en place des moyens appropriés, aussi bien humains que matériels, ainsi qu’une intervention nocturne, notamment pour le décapage de l’ancien bitume.

A Maraval, les discussions ont porté durant plusieurs jours sur ces travaux, avec une satisfaction affichée ouvertement par les habitants, mais avec, en même temps, des appréhensions, notamment sur l’entretien de la chaussée ainsi que la qualité du bitume. En effet, on craint que d’autres entreprises reviennent pour, encore une fois, des travaux de différents réseaux ou bien à ce que ce même bitume s’effrite à la moindre goutte de pluie.

C’est en connaissance de cause que ces habitants, et loin d’être des spécialistes, craignent un retour à la case départ, rappelant que la durée de vie d’un revêtement peut aller jusqu’à 20 ans si ce dernier est fait selon les normes requises, c’est-à-dire la préparation de la chaussée jusqu’à l’utilisation de l’enrobé à chaud à la place de l’enrobé à froid, moins coûteux certes mais moins résistant.

La satisfaction des riverains réside également dans le fait qu’ils estiment que le temps des travaux de rafistolage semble révolu avec ces travaux «plus sérieux», et les désagréments sonores vécus notamment durant la nuit peuvent être supportés momentanément, pourvu que l’état de la chaussée soit bonne.

Ainsi et contrairement à ce qui semblait se répéter, à savoir des travaux de fardage de la ville par rapport à son image, cette fois les responsables communaux en charge du réseau routier en intra-muros semblent avoir opté pour la solution définitive, à savoir la pose de tapis flambant neuf.

H. Badaoui