Des transporteurs privés augmentent leurs tarifs

Des transporteurs privés augmentent leurs tarifs

Avec l’augmentation du carburant en ce début janvier, certains transporteurs ont sauté sur l’occasion et revu à la hausse leurs tarifs, et ce sans attendre les instructions du ministre des Transports qui leur a promis un allègement des charges.

La loi de finances 2016 a finalement tenu toutes ses promesses. Les prix des carburants ont été revus à la hausse, atteignant des augmentations de 5 à 9 dinars. Cela n’a pas été sans conséquence sur les transports en commun, qui ont profité de l’occasion pour revoir à la hausse le prix du ticket. Les conflits avec les voyageurs se multiplient. Nombreux sont les citoyens qui ont été surpris par cette soudaine augmentation des prix et qui ont exprimé leur mécontentement.

Ainsi, les usagers des communes de la banlieue est d’Alger sont les plus pénalisés. Ceux de Dar El-Beïda, Bab Ezzouar, El-Hamiz, Dergana et Bordj El-Kiffan ont été contraints de payer 5 à 10 DA de plus la place, et ce malgré une mauvaise prestation de service. Les voyageurs, déjà confrontés aux difficultés de la vie quotidienne, ne savent plus quoi faire.

« Quand le prix du carburant augmente, celui du ticket de transport augmente aussi. Mais nous fonctionnaires, étudiants et autres, nous en sommes les victimes. L’Etat ne revoit pas comme il se doit les salaires ni les prix dans les marchés », a déclaré un fonctionnaire voyageant à bord d’un bus desservant la ligne Dar El-Beïda – Bab Ezzouar.

Il s’est dit fatigué d’assister à des disputes pour un titre de transport. Un autre voyageur n’a pas manqué d’exprimer sa colère suite à cette augmentation. « Ils veulent 10 DA de plus, alors que nous sommes traités comme du bétail par ces transporteurs. Leurs bus sont en piteux état et repoussants tant ils sont sales.

De plus, ils ne respectent pas les itinéraires. Ils nous font descendre quand ils veulent, refusant d’aller jusqu’au terminus, sans parler du comportement vulgaire et agressif des chauffeurs et des receveurs », a-t-il clamé.

« Une augmentation de 5 ou 10 DA la place, c’est trop cher. Je dois prendre deux bus matin et soir pour rejoindre mon lieu de travail. C’est la loi du plus fort. Ils agissent toujours en, hors-la-loi face à des responsables qui ne réagissent pas », a tempêté un fonctionnaire.

Cette anarchie vient empoisonner un peu plus le vécu de nombre de travailleurs contraints d’emprunter quotidiennement ce seul moyen de transport pour rejoindre leur lieu de travail.

Pas d’augmentation dans le transport public

Le ministre des Transports, Boudjemâa Talaï, a assuré que les tarifs des transports terrestres relevant du secteur public resteront inchangés en dépit des augmentations des prix du carburant. Il a également promis des mesures d’allègement des charges pour les transporteurs privés.

« Pour le transport public, déjà subventionné, aucune augmentation n’est envisagée » en dépit de la hausse des prix du carburant introduite par la loi de finances 2016, a indiqué M. Talaï.

Concernant le transport privé, a ajouté le ministre, des mesures sont prévues par le ministère en vue de minimiser l’impact sur le pouvoir d’achat du citoyen. Des réunions régulières sont organisées par le ministère pour l’accompagnement de ces transporteurs (taxi, transports collectifs, urbains et interwilayas).

« En réduisant les charges de ces transporteurs, l’augmentation de la tarification ne sera pas exagérée », a estimé le ministre. Parmi ces mesures d’allègement, M. Talaï a cité la réduction de la taxe dite « droit de passage aux gares routières », ajoutant que d’autres allègements seront décidés prochainement en concertation avec d’autres départements ministériels.

Des réunions ont été tenues avec les représentants des transporteurs pour expliquer la démarche du ministère et sensibiliser ces opérateurs sur la nécessité d’éviter les augmentations anarchiques. Pour M. Talaï, le plus grand nombre de voyageurs sont transportés par les entreprises publiques (ETUSA, métro, tramway), alors que la tranche touchée par les augmentations des transporteurs privés reste « faible ».

Dans la seule wilaya d’Alger, plus de 10 millions de voyageurs sont transportés par le métro, le tramway et l’ETUSA chaque mois, précise le ministre.

Par ailleurs, la loi de finances 2016 augmente le taux de la TVA de 7 à 17% sur la vente de gasoil. Elle revoit également à la hausse le montant de la vignette automobile en l’augmentant en fonction du type du véhicule, de son âge et de sa puissance, dans une fourchette de 16 à 40%.