Depuis vendredi dernier, des touristes français, des retraités pour la plupart, sont à la découverte de l’Algérois. La majorité d’entre eux visite l’Algérie pour la première fois. Des pieds noirs sont également de la partie.
Parmi les touristes qui ont séjourné dernièrement en Algérie, Jean Moreau, né en Algérie, se souvient d’Alger des années 50 et 60. « Il n’y a pas eu un grand changement au niveau du centre d’Alger. D’ailleurs, je ne risque pas de me perdre. Mais il est clair que l’ambiance n’est plus la même ! Et puis, on remarque tout de suite qu’il n’y a pas beaucoup d’Européens », dit-t-il. Il est accompagné de son épouse que se dit très heureuse de connaître ce pays dont ont tellement parlé son mari et sa belle famille. « J’ai visité tous les endroits dont on m’a parlé, le marché où ma belle mère faisait ses courses, la maison où elle habitait, le lycée où mon mari a fait ses études,… », raconte-t-elle. C’est par le biais du journal Le Monde que ce couple a pris connaissance de ce voyage en Algérie, organisée à l’initiative de l’hebdomadaire La Vie.
C’est la troisième fois d’ailleurs que cet hebdomadaire organise un voyage touristique en Algérie en l’espace de trois ans, par le biais d’une agence de voyage française Les Orientalistes. Cette dernière travaille en collaboration avec des agences de voyage pour organiser le séjour. Cette fois-ci, elle a opté pour l’Office national algérien du tourisme pour en faire son partenaire. C’est ainsi que 72 touristes de l’Hexagone ont découvert la capitale, Tipasa, Cherchell, Bejaïa, Tibhirine,… « Au fait, c’est un tourisme à thématique pour rapprocher les deux peuples algérien et français. D’ailleurs, ce voyage est baptisé « Les journées de la fraternité ».
Nous visitons les endroits où nous sommes le plus en contact avec les gens, nous faisons leur connaissance et vice-versa. Des conférences sont animées des deux côtés pour faire connaître la société algérienne.
Elles permettent d’avoir des réponses à nos questions », indique Christian Delorme, conférencier et l’un des guides du groupe. Globalement, le groupe a l’air d’apprécier le séjour. L’accueil cordial et chaleureux de la part des citoyens qu’ils rencontrent semble les avoir impressionnés. Un accueil, selon M. Delorme, qui n’a pas son pareil en France ! « Je n’irai pas jusqu’à dire que l’absence d’une industrie touristique en Algérie est une bénédiction, mais cela a ses avantages.
Ce qui a permis aux Algériens, y compris les opérateurs, de conserver cette spontanéité dans les rapports. Des rapports humains et non commerciaux », dit-il. L’absence d’une industrie touristique en Algérie n’a pas échappé non plus aux autres membres du groupe qui se sont quelque peu plaint du manque d’entretien de certaines infrastructures hôtelières. « Les prestations de service, la restauration notamment, sont impeccables mais l’état des infrastructures ne répond pas vraiment aux normes internationales », relève Mme Moreau, membre du groupe.
Le fait de ne pas avoir croisé beaucoup de touristes étrangers démontre, selon eux, que la machine touristique n’est pas vraiment en marche. « Il est très rare de tomber sur une carte postale ! », remarquent-ils, estimant, par ailleurs, que le voyage est assez coûteux.
A ce propos, M. Delorme souligne que les prix affichés en Algérie sont « normaux », vu que le tourisme de masse n’est pas encore au point dans ce pays. « C’est le tourisme de masse qui casse les prix », dit-il. Toutefois, ces quelques aléas n’ont pas empêché des membres du groupe d’exprimer le souhait de revenir en Algérie, les pieds noirs en particulier.
Farida Belkhiri