Durant le mois du Ramadhan, tous les produits de large consommation seront disponibles. Le prix de la viande ovine, congelée d’origine locale, avoisinera les 600 DA le kilogramme, la viande bovine à 450 DA, alors que le prix du poulet congelé local sera cédé à 250 DA.
À10 jours du mois du Ramadhan, les pouvoirs publics ont d’ores et déjà annoncé la couleur de ce que pourrait être la mercuriale pour les ménages. À les entendre, faire ses courses, en ce mois de piété et de tolérance, ne serait plus une hantise comme il fut durant les années précédentes.
Tous les produits de large consommation, que ce soit agricoles ou industriels, seront disponibles en quantités suffisantes sur les étals des marchés. Il n’y aura plus de pénurie de produits ni de flambée de prix. Le marché sera clément et à la portée de toutes les bourses. Et pour cause : les pouvoirs publics ont déployé plusieurs mécanismes permettant de réguler le marché et limiter les effets de la flambée des prix.
Comment serait-il possible explicitement ? Les pouvoirs publics misent sur la disponibilité des produits sur le marché en recourant aussi bien à l’importation qu’au renforcement de la production locale, ce qui permettra, de surcroît, de maintenir les prix à des seuils raisonnables.
Ce plan d’action Spécial Ramadhan a été expliqué, hier, par le directeur de la Régulation et du Développement de la production agricole au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale.
Selon Youcef Redjam-Khodja, toutes les précautions ont été prises depuis des mois afin de mieux affronter le mois du Ramadhan. «Les produits, fortement demandés pendant ce mois, seront disponibles en grandes quantités», a-t-il assuré en boucle. Il s’agit notamment des produits de saison comme la tomate, dont 130 000 tonnes seront mises sur le marché durant le mois du jeûne, la courgette (48 000 tonnes), les haricots (11 000 tonnes) et la laitue (26 000 tonnes).
Concernant les viandes, il a affirmé que le marché serait bien approvisionné, étant donné les quantités importées et stockées qui seront mises sur le marché pour stabiliser les prix et répondre à la forte demande pendant le mois sacré de Ramadhan.
En plus de la production nationale, des appoints d’importation ont été effectués, a-t-il dit. Outre la viande congelée importée, 4 000 tonnes de viande ovine congelée d’origine locale seront mises sur le marché «à un prix avoisinant les 600 DA le kilogramme», affirme Youcef Redjam- Khodja qui précise que cette viande sera vendue à travers un circuit de distribution comprenant plus de 300 points de vente à travers 40 wilayas. Par contre, le kilo de la viande bovine sera cédé, selon lui, entre 450 à 500 DA.
Le secteur a enregistré également plus de 22 000 tonnes de viande rouge importée depuis janvier par des opérateurs publics et privés et plus de 14 000 taurillons destinés à la boucherie, «ce qui va donner 3 000 tonnes de viande fraîche», a ajouté le même responsable.
En outre, un stock de 10 000 tonnes de viande blanche a été constitué en prévision du mois du Ramadhan, soit le double de l’année précédente, selon le même responsable. Le prix du poulet congelé issu de la production locale sera maintenu à 250 DA chez les 286 points de vente répartis sur les 48 wilayas du pays, selon l’invité de la Radio.
Concernant le lait, la décision prise par les pouvoirs publics d’augmenter de 15% les quotas de poudre de lait des transformateurs pendant le Ramadhan devrait hisser la production de lait pasteurisé en sachet à 5,2 millions de litres par jour contre 4,5 millions de litres/jour d’habitude.
Pour les céréales, l’augmentation des quotas des minotiers à hauteur de 10% va permettre également d’augmenter la production des produits à base de blés dur et tendre. Selon Youcef Redjam-Khodja, les 152 semouleries du pays produisent 110 000 quintaux de semoule par jour alors que 160 000 quintaux par jour de farine sont destinés à la fabrication du pain.
À croire les déclarations du directeur de la Régulation et du Développement de la production agricole au ministère de tutelle, le marché durant le mois de Ramadhan sera fortement approvisionné en produits et largement accessibles à toutes les bourses.
Mais, la réalité est souvent en déphasage avec la théorie. En ce moment, les prix d’un bon nombre de produits entament une certaine envolée. À titre d’exemple, le prix de la tomate qui n’était que de 40 DA, il y a quelques jours, a atteint les 70 DA.
Le prix de la carotte avoisine les 60 DA, alors que le haricot vert et la salade s’approchent de la barre des 100 DA. Les prix des fruits semblent être sur une tendance haussière. Hormis les fruits de saison, les autres oscillent entre 100 et 200 DA. Pour ce qui est des viandes, le constat est identique : la viande rouge fraîche est cédée à 900 DA, la viande congelée à 600 DA et la serdine à 200 DA. Des prix à donner le tournis, en attendant le mois sacré.
Hamid Mohandi