Ce type d’attentat vise à perturber le bon déroulement du processus électoral en Tunisie.
Trois militaires tunisiens ont péri, hier, après que le bus qui les transportait dans le nord-ouest de la Tunisie a été visé par des tirs, a annoncé le ministère de la Défense, en évoquant une «opération terroriste». «Trois militaires ont succombé à leurs blessures.
Douze personnes ont aussi été blessées, dont deux grièvement» dans cette attaque qui a visé un véhicule transportant des militaires et leurs familles, a déclaré le porte-parole du ministère, Belhassen Oueslati. «Les coups de feu ont été tirés au niveau de Nebeur à 25 kilomètre de la ville du Kef sur la route reliant celle-ci à Jendouba «Il s’agit d’une opération terroriste», a-t-il dit, sans donner davantage de détails sur l’identité des assaillants ou leur nombre. La Tunisie fait face depuis la révolution de janvier 2011 à l’essor d’une mouvance jihadiste responsable de la mort de dizaines de policiers et militaires.
Les forces armées traquent depuis la fin 2012 des combattants jihadistes à la frontière algéro-tunisienne, en particulier dans la région du Mont Chaâmbi (centre-ouest).
Les autorités tunisiennes, ont à plusieurs reprises, ces derniers mois dit craindre des attaques alors que le pays vient d’organiser le 26 octobre dernier des élections législatives et s’apprête à tenir une présidentielle le 23 novembre prochain, dont la campagne a débuté le 1er novembre, à Monastir, ville du premier président de la République tunisienne, Habib Bourguiba.
Le leader du Mouvement Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebssi a donné ce coup d’envoi. Une entame symbolique donc et qui traduit tout l’attachement des tunisiens aux valeurs qui ont forgé l’identité tunisienne, notamment celles prônées par le défunt président Bourguiba.
En dépit de la menace terroriste qui n’a jamais été minimisée par les tunisiens, tous les efforts sont concentrés pour réussir le défi des élections présidentielles.
Ainsi, même si la menace terroriste demeure réelle, partis démocratiques, société civile et mouvements associatifs ont depuis longtemps annoncé la couleur. Ils entendent en finir, de concert, avec la phase transitoire et doter le pays d’instances stables; le chemin demeure long, mais la confiance en l’avenir est là avec cette ferme volonté que manifestent les Tunisiens à venir à bout de tous les problèmes, bien entendu au bout de quelques années. «Il n’y a pas d’autres choix que celui d’aller vers les élections», lançait-on à la veille de ce mois de novembre décisif.
«L’on se doit de réussir ce dernier virage qui débouchera sur des rives plus sereines» affirmait-on encore. Echaudés par des attentats qui ont pris pour cible intellectuels, artistes et militaires, les Tunisiens sont fermement décidés à réunir les conditions sécuritaires nécessaires, au niveau du pays, qui puissent garantir les élections en toute quiétude.
L’enjeu étant celui de sauver le modèle de société tunisien, séculaire et préserver les acquis modernistes de la nation. A l’issue de sa victoire aux législatives, l’ex-Premier ministre Béji Caïd Essebsi, 87 ans, part, désormais, favori dans ces joutes électorales qui décideront du sort de ce pays frère pour au moins les cinq ans à venir. Vingt-sept candidats sont en lice pour le scrutin du 23 novembre prochain. Parmi eux figurent le président sortant Moncef Marzouki, une femme – la magistrate Kalthoum Kannou- ainsi que d’anciens ministres de l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali, renversé en janvier 2011 par un soulèvement populaire après 23 ans au pouvoir.
Un deuxième tour aura lieu fin décembre si aucun des candidats ne remporte la majorité absolue des suffrages au premier tour. C’est la première fois que les Tunisiens pourront voter librement pour leur chef d’Etat.