Les trimestres passent et se ressemblent pour nos élèves en termes de résultats. Après un premier trimestre qualifié de décevant, le deuxième n’était pas non plus à la hauteur des aspirations du corps enseignant.
Pour le chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), Messaoud Boudiba, cette situation s’explique par plusieurs paramètres. Il évoque, entre autres, le fait que les enseignants n’arrivent toujours pas à maîtriser la méthode d’enseignement, suivie dans la présentation des cours, à savoir l’approche par compétence, la pression de l’administration et des inspecteurs sur les enseignants pour terminer le programme, ce qui fait que ces derniers recourent à la précipitation pour ne pas dire au bricolage pour achever le programme à temps.
Conséquences : un sérieux coup sur l’assimilation des cours et un rythme scolaire infernal pour les élèves. Messaoud Boudiba évoque, également, l’inadaptation des élèves aux nouveaux programmes, notamment ceux des premières et deuxièmes années moyennes et secondaires. « La transition du cycle primaire au moyen et celle du moyen au secondaire sont mal maîtrisées par les élèves.
Ces derniers trouvent toutes les peines à suivre le rythme scolaire et c’est valable pour ceux ayant réussi avec brio leur passage », explique-t-il. Pour ce qui est du prochain trimestre, il estime que les résultats peuvent être améliorés. Il observe que le nombre de cours sera réduit et l’adaptation des élèves aux programmes sera, donc, meilleure. Pour sa part, le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, a qualifié ce deuxième trimestre d’échec total.
Mais, selon lui, comprendre cet état de fait nécessite absolument une étude approfondie, notamment la méthode d’enseignement. Même son de cloche chez le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE). Son chargé de communication, Abdelkarim Aït Hamouda, note la dégradation des moyennes trimestrielles obtenues pour les trois cycles. Pour lui, à chaque fois que les enseignants tentent d’élever le niveau, les résultats chutent. Il soutient que le mal est profond et nécessite de véritables corrections.
« Si les choses restent en l’état, cette situation va perdurer des années », avertit-il. M. Aït Hamouda ne le cache : certains enseignants n’ont pas le niveau requis pour enseigner, selon la nouvelle approche. « Certains nouveaux enseignants ignorent même la notion de l’approche par compétence, alors comment voulez-vous qu’ils réussissent à transmettre les connaissances aux élèves ? », s’interroge-t-il. Et de mettre en avant l’urgence de former les formateurs et de lancer de véritables réformes du système éducatif. Le cas contraire, « ça sera la continuité dans la médiocrité », tient à conclure M. Aït Hamouda.
A. Hamiche