Des sujets diffusés sur les réseaux sociaux, un faux site de l’ONEC… Qui veut mettre le feu aux poudres?

Des sujets diffusés sur les réseaux sociaux, un faux site de l’ONEC… Qui veut mettre le feu aux poudres?

Assisterons-nous au même scénario que celui de l’année dernière? En tout cas, l’accès à Internet était restreint durant toute la durée des épreuves, et ce à travers tout le pays…

Et le pire arriva! Hier, dès la première matinée de l’examen du baccalauréat, les sujets de langue arabe et de mathématiques de certaines filières ont été diffusés sur les réseaux sociaux quelques minutes après le début des épreuves! C’est le même scénario auquel on avait assisté la semaine dernière lors des examens de 5e année primaire et du BEM, où des sujets avaient «fuité» sur les réseaux sociaux quelques minutes après leur distribution par les enseignants. Comme pour les deux précédents examens nationaux, cette diffusion n’a pas impacté directement le bon déroulement des épreuves. Tout comme le faux site de l’Office national des examens et concours (Onec), www.onec2017.com, que les services de sécurité ont découvert. Hébergé en France, ce site a été créé par un ressortissant marocain, Mohamed Rekkaci, via une agence de communication dénommée ODH, ont révélé les services de sécurité.

Néanmoins, ces tentatives de déstabilisation sont certes minimes, mais elles risquent de perturber les élèves en plus de toucher directement à la crédibilité de cet examen, pour ne pas dire les institutions de l’Etat. Car, il faut rappeler que le scénario de la semaine dernière avait inquiété au plus haut lieu, du fait des enjeux de ce baccalauréat dont l’organisation est devenue une mission commando.

Plus de 66.000 policiers, 50.000 gendarmes et presque autant de militaires mobilisés pour la sécurisation de cet examen! En effet, après l’énorme scandale qui avait ébranlé le baccalauréat 2016 où les sujets des examens avaient carrément fuité sur les réseaux sociaux nécessitant à ce que la moitié des épreuves soient refaites, les hautes autorités du pays ont pris le taureau par les cornes. Depuis une année, elles ont chargé les services du ministère de l’Education nationale de coordonner la préparation des épreuves de fin d’année avec, tenez-vous bien, tous les corps des services de sécurité, à savoir la police, la gendarmerie et l’armée. Elles ont ainsi préparé un plan de guerre, avec des mesures des plus radicales, en plus d’avoir mobilisé plus de 100.000 hommes, deux fois plus que lors des dernières élections législatives.14.000 policiers assurent de ce fait les 4000 opérations d’escorte de l’acheminement des sujets par les voies terrestre et aérienne.

Les centres de préparation des sujets ont, eux, été transformés en véritables «bookmaker» avec l’installation d’un système de vidéosurveillance infrarouge des plus modernes, et d’appareils de brouillage des téléphones mobiles. Des détecteurs de métaux et des scanners ont également été installés à l’entrée de ces centres, lesquels ont été aménagés en deux zones, une zone verte gérée par leurs propres services de sécurité et une zone rouge gérée par 40 policiers dont huit spécialisés dans la vidéo-surveillance sous l’autorité d’un commissaire principal et dont l’accès est interdit aux non-détenteurs d’un badge. Les sujets sont sous haute surveillance et gardés dans 50 salles équipées d’un système de vidéosurveillance et d’un système de brouillage au niveau des directions de l’éducation sous la supervision d’un policier et d’un gendarme.

Ils ne passeront pas la nuit dans les salles d’examens, mais sont acheminés le jour même sous une forte escorte! On se croirait dans un film hollywoodien…Encore plus incroyables, des«snipers» du Web surveilleront la Toile 24 h sur 24 pour détecter toute information suspecte qui pourrait chambouler le bon déroulement de ces épreuves. Ce sont des équipes spécialisées dans la lutte de la cybercriminalité, dépendant des services de sécurité qui seront à pied d’oeuvre, sous l’autorité de l’Organe national de prévention et de la lutte contre les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication, pour suivre les activités des utilisateurs des réseaux sociaux et contrer toute tentative de fuite des sujets, en un temps record et de poursuivre les contrevenants.

Ce plan antifraude qui est digne des films hollywoodiens aura donc été remis en cause en quelques minutes, d’un petit clic! Ce qui démontre que ceux qui ont diffusé ces sujets sont soit, des élèves bénéficiant de complicité, ou carrément les membres du personnel concernés par l’encadrement de cet examen. Dans les deux cas, cela ressemble véritablement à un complot! La situation est des plus graves. Assisterons-nous au même scénario que celui de l’année dernière? En tout cas, l’accès à Internet était restreint durant toute la durée des épreuves, et ce à travers tout le pays…